Seulement, ces stages sont trop courts. Dix ou quinze jours maximum, c’est un temps trop restreint pour imaginer modifier les attitudes des enseignants. C’est au mieux une sensibilisation. De plus, les stages à thème sont souvent trop centrés sur la tâche qui rassure et limite d’autant plus le temps consacré à l’observation, l’analyse, la réflexion sur les attitudes. Ce dernier se trouve parfois réduit à la portion congrue. Parallèlement, les intervenants extérieurs demandés sur le thème sont de bons techniciens, mais pas toujours sensibilisés au mode d’intervention recherché. Leur intervention ne renforce pas alors le processus de formation des stagiaires. Enfin, comme il a déjà été dit : un certain nombre de ceux-ci ne vient pas pour une formation mais pour une information ; les contraindre ne sert alors qu’à renforcer leurs résistances...
Pierre Petitgirard et Annick Suzor ajoutent :
‘“ Dans l’état actuel des choses, ni l’institution, ni les syndicats dans leur majorité, ni au départ l’ensemble des stagiaires ne sont préparés à faire de la formation (personnelle et professionnelle) un axe prioritaire du changement pédagogique et institutionnel.233 ” ’C’était en 1980. La nécessité de ce type de formation est-elle apparue et reconnue maintenant ? Il paraît intéressant de savoir, de manière concrète comment sont alors formés les professeurs des U.I.F.M., et comment ont été pris en compte les résultats de cette étude. Il ne faut pas davantage oublier que les interventions de la M.A.F.P.E.N. ne concernent pratiquement pas les instituteurs et les professeurs des écoles. Cet organisme n’intervient que pour la liaison cours moyen-sixième. Formation initiale et formation continue sont donc assurées par les professeurs d’I.U.F.M., les inspecteurs de l’Education nationale et les maîtres-formateurs d’instituteurs et de professeurs des écoles. Notons déjà que disparaissent deux bénéfices de la formation étudiée précédemment : le recrutement n’est plus interprofessionnel, il s’effectue de plus dans une seule catégorie professionnelle dans la mesure où les instituteurs vont disparaître progressivement et que tous les enseignants du primaire et du secondaire seront des professeurs avec une formation diversifiée mais un niveau de formation équivalent. Quelle formation est donc dispensée au sein des IUFM en ce qui concerne les professeurs d’école ?
HONORE (B.) et BRICON (J.) : Former des enseignants : approche psychosociologique et institutionnelle, Toulouse, éd. Privat, 1980, 200 pages, p.147.