Troisième entretien

Jean, quelques temps après les premiers entretiens, se présente à l’examen pour être conseiller pédagogique spécialisé en musique. Comme je l’appelle pour avoir de ses nouvelles, il me propose de venir le voir car il a “ beaucoup à dire ”...

Moi, ce qui me, ce qui me frappe le plus, c’est que ... c’est vrai que c’est une situation ... tout ce qui est entretien dans cet examen, c’est une situation de non communication. C’est-à-dire que le jury en face, à tour de rôle, te pose des questions en essayant ... En fait, le jeu c’est de voir si tu te laisses déstabiliser ou pas. Mais on écoute pas les réponses. Enfin, moi, c’est l’impression que j’ai, c’est-à-dire que, après le dernier entretien par exemple, à la limite je réponds, je pars sur autre chose. On me pose une question, je réponds pas à la question mais je réponds, je me laisse pas déstabiliser, je parle. Et, du moment que j’arrive à ... Si tu veux c’est ... Mais tu vois, y a pas de communication tu vois. On essaie de ... on essaie de voir, oui, si tu te laisses déstabiliser. Le 1er entretien qui avait eu lieu à T. ... Cette année, au mois de janvier, j’avais fait une leçon “ écriture d’un roman policier ” tout ça, le président du jury, en début d’entretien, a dit : “ Mr M., le roman policier, c’est de la littérature de hall de gare ! Vous faites ça avec vos élèves ... ” Comme ça, au début de l’entretien. Donc bon, cette fois j’étais prévenu, je me suis pas laissé ... je me suis pas laissé avoir. J’avais préparé, j’avais prévu des choses mais il a continué un moment comme ça, essayant de voir ce que j’avais à répondre à ça. Alors, c’est sûr que, l’année dernière par exemple, j’y étais allé un peu comme ça, j’étais pas du tout, je ne m’attendais pas du tout à ce que ça se passe comme ça au niveau de l’entretien, j’avais été très très déstabilisé. J’avais pas trop su quoi répondre aux critiques qu’on avait pu me faire parce que je les avais prises à coeur au 1er degré. En réalité, cette année (rire) je me suis aperçu que ce qu’ils disaient ça n’avait aucune importance. C’était simplement pour tester un petit peu le fait d’être capable de résister à une pression et ça, c’est vrai que c’est, quand même, une situation désagréable. Parce qu’il faut quand même pas rester sec ; mais t’as l’impression qu’on n’écoute pas ce que tu réponds. Ce qui est désagréable. Bon, la soutenance du mémoire, par exemple, j’avais préparé – on a 15 mn pour parler normalement pour présenter son travail, et puis après ils nous posent des questions. Donc, Cat. m’avait présenté les choses comme ça, celle qui m’avait aidé. Bon, déjà, le président du jury, comme ils avaient commencé en retard, me dit : “ Bon, Mr M., vous avez 10mn (rire). ” Mais je m’y attendais, alors je ne me suis pas laissé déstabiliser non plus. J’ai fait quand même 15 mn en lui disant (rire) : “ Ça va Mr, j’ai pas été trop long ? ” Et puis, ben ils écoutent pas. Y en a un qui farfouille dans ses papiers (rire), ils s’installent, ils mettent bien au moins 5 mn. Dans les 5 premières mn, y en a toujours au moins un qui brasse, qui s’installe. C’est vrai que c’est surprenant. Ensuite, le mémoire, ils m’en ont pas dit un mot. Pas un mot du mémoire, ce qui est quand même surprenant, quoi ! Ils m’en ont pas parlé.