Deuxième entretien

Donc, au niveau de mon enfance, j’estime avoir passé une enfance assez agréable finalement. Mes parents étaient gardiens d’un immense domaine, et les gens, qui étaient dans ce domaine, me considéraient comme leur fils. Y avait donc des enfants qui étaient du même âge, à l’époque ; donc ça remonte aux années 60, ils avaient l’institutrice, ils avaient le chauffeur, ils avaient le maître de maison, ils avaient le valet, ils avaient donc... C’étaient des conditions assez extraordinaires puisqu’on avait la piscine, on avait le tennis, on avait donc des animateurs qui venaient comme si c’était une colonie de vacances, tous les soirs on faisait des veillées. Y a des étrangers qui venaient à la maison, donc j’ai cotoyé aussi bien des Américains que des Chinois, des Hollandais ; c’était vraiment très cosmopolite et, à chaque vacance scolaire, je me retrouvais avec une foule d’enfants venant de différents horizons, avec une multitude de cultures si vous voulez, et ça, pour moi, ça a été un moment merveilleux. Et, quand ils partaient, que les vacances étaient terminées, j’en pleurais parce que je me retrouvais dans ma simple famille et puis bon, avec le petit train-train quotidien. Donc ça, c’est une expérience assez extraordinaire, mes parents y sont restés pratiquement 18 ans à cet endroit-là, donc j’ai passé toute une partie de mon enfance et de ma préadolescence dans cet endroit. Donc ça, c’est pour l’enfance, et c’est en fait ce qui me nourrit, puique les bons souvenirs on les garde en soi, et puis ça permet d’affronter ; quand on a des difficultés on pense à ça, et puis ça permet d’aller de l’avant beaucoup plus facilement. Ensuite j’ai eu beaucoup de chance puisque, donc je fais un petit peu les points positifs, les points négatifs on verra mais y en a peu en fait, ce sont des décès, des choses comme ça qui m’ont marqué je rêvais d’être prof d’éducation physique donc j’ai passé le concours de l’UREPS qui, à l’époque, maintenant Unité d’Etudes et de Recherches en Education Physique et Sportive, donc on était je sais plus on était 500 on en prenait 34, donc j’ai réussi le concours. Donc, pour moi, c’était magique parce que d’une part, après le bac je me suis retrouvé totalement indépendant dans une cité U qui était immense, puisqu’il y a 5000 étudiants, c’était à L. Et donc j’ai commencé ma vie adolescente d’étudiant dans un cadre absolument extraordinaire puisque là, pareil, y avait un milieu qui était très très riche, on avait nos magasins, notre poste. Y avait aussi bien des collègues qui étaient en médecine, qui étaient avec moi puisque ça regroupait l’architecture, médecine, DEUG B, les centres de recherche physique, labos de langue, enfin y avait vraiment un milieu qui était très très riche, avec une vie étudiante très mouvementée, à la fois très dure parce qu’on avait pratiquement 22 heures de sport par semaine, plus une vingtaine d’heures de cours, donc ça veut dire des horaires complètement fous. Donc j’ai fait mon DEUG en deux ans, j’ai fait ma licence, ma maîtrise. Ma maîtrise n’a pas été validée, donc ça, ce sont des années absolument fantastiques puisque j’avais la chance de faire de la voile, de l’escalade, du canoë, du kayak, et j’en ai profité pour passer des diplômes donc dans le secteur sportif, je suis maître-nageur, j’ai passé un monitorat de voile (téléphone). Et donc dans cette université, j’ai eu la chance donc de travailler aussi bien avec des maisons de quartier, des maisons de jeunes, de passer des diplômes de, donc le BASE, le BAFA bien sûr. Bon, le BAFA c’est le brevet d’aptitude aux fonctions d’animation, et puis BASE c’est le brevet d’aptitude socio-éducatif, qui permettent ensuite d’être animateur dans une ville, ou pour des maisons de jeunes, maisons de quartier, etc. Et puis, alors à chaque vacance, je faisais un mois où j’étais maître-nageur, et un mois où je partais en colonie de vacances et où j’étais animateur. Et en tant qu’animateur, donc j’ai beaucoup voyagé puisque je faisais des camps itinérants. Et donc je suis allé, j’ai fait toute l’Italie du nord avec les Dolomites, les grands lacs, Venise. Ensuite on a fait tout le phénomène volcanisme. Donc, à chaque fois ça prenait un mois, on partait avec 5 collègues, on avait un budget de 50 000 lires à peu près, 5 000 000 de lires pardon, et on se débrouillait. Donc, on avait notre chauffeur, on avait des points de chute dans des auberges de jeunesse et des campings, et puis on était totalement autonomes. Donc, deux années de suite, j’ai fait le phénomène volcanique, alors Pompéi, les îles éoliennes, ça c’était vraiment magique. Donc, la chance de pouvoir en fait sortir un petit peu du cadre de l’hexagone, dans un cadre où ça me rapportait de l’argent, ça ne me coûtait rien, si vous voulez. Voilà. Donc travailler pour me payer mes études mon père est facteur donc je veux dire, au niveau de ma famille je ne pouvais compter sur un soutien très important, et donc je travaillais un mois en tant que maître-nageur pour gagner en partie mes études, avec les bourses ça complétait. Et puis l’autre mois, c’était vraiment, c’était le délire parce que, quand on a en charge 55 ados qui ont entre 15 et 18 ans, juste en-dessous de 18 ans, garçons et filles, mixte, partis dans un pays étranger, etc., c’est vraiment quelque chose, il faut l’avoir vécu hein ! Il se passe beaucoup de choses. Donc ensuite j’ai essayé, comme j’avais des diplômes sportifs et que j’avais échoué mon CAPES, ça, ça est un grand échec pour moi, c’est quelque chose qui a été très dur, très dur à vivre parce que j’ai des collègues qui l’ont passé, qui l’ont réussi. Bon y en a très peu mais j’en connaissais, puisque sur les 200 que nous étions, y en a eu 4 qui l’ont eu. Donc je l’ai repassé à plusieurs reprises, je l’ai repassé même 4 fois. Donc là, y a, y a un moment qui a été difficile parce que c’était un échec professionnel pour moi. D’un autre côté, je me suis, bon, tourné vers tout ce qui était socio-éducatif, et donc j’ai travaillé dans des communes où j’espérais pouvoir faire partie du personnel en tant que maître-nageur, donc dans le secteur sportif, dans le secteur éducatif puisque j’avais les deux diplômes correspondants. Et malheureusement donc, pour des problèmes politiques, tout simplement parce que les maires changeaient ou parce que les conseillers municipaux partaient, j’ai quand même fait cinq ans dans cette commune hein, j’ai pas pu m’intégrer vraiment, j’ai travaillé, j’ai mes fiches de paye qui ont d’ailleurs été validées pour ma retraite dernièrement, j’ai appris que ça allait compter, mais disons que je n’ai pas pu vraiment arriver à m’y intégrer. Alors, ça a été encore une source d’échec pour moi. Ensuite, ben y a eu l’armée quand même, au milieu de tout ça. Alors l’armée bon, je l’ai passée relativement bien parce que j’ai tout de suite, plutôt que de m’embêter, j’ai passé moniteur auto-école, donc j’enseignais aux autres la conduite, permis poids lourds, permis transport en commun, enfin toutes ces choses-là. Donc j’ai appris la mécanique, ce qui me sert énormément aujourd’hui quand on connaît le prix du garagiste, ça c’est bien. Mais si vous voulez, toutes ces choses négatives, au fur et à mesure de mon avancée, parce qu’après donc j’ai pris la décision de passer le concours d’instit, que j’ai réussi donc je suis venu dans la H.S., parce que j’avais déjà fait des camps en H.S. et donc c’est une région que j’aimais bien. Donc après, j’ai renoué un petit peu avec ce qui me plaisait, si vous voulez, avec les enfants, avec le côté éducatif, animation, éducateur et avec la région qui me paraissait intéressante. Donc, au fur et à mesure, donc côtés négatifs, il a fallu que je fasse des choix, je suis venu dans la région, j’ai pu réinvestir tout ce que j’avais fait auparavant puisque je suis aussi entraîneur de natation à A. pour le club. Je m’occupe aussi d’une équipe de tennis donc, si vous voulez, au niveau secteur sportif je continue à m’investir dans des associations, dans des clubs, et au niveau éducatif, y a une ouverture extraordinaire puisqu’en tant qu’instit y a quand même une marge de manoeuvre qu’est assez importante. Oui, je pense qu’il faut prendre la marge de manoeuvre, quel que soit le niveau dans lequel on enseigne, je pense qu’on peut faire des choix par rapport au programme pour conduire son enseignement comme on l’entend, malgré tout hein ? Donc de ce côté-là, ça m’a un petit peu renforcé. Et puis, les collègues qui étaient profs d’éducation physique j’ai vu ce qui se passait un petit peu avec des élèves qui devenaient de plus en plus durs, et des conditions qui devenaient difficiles, je sais pas, j’ai un collègue ,il est agrégé, bon, il se retrouve dans un truc, il me dit : “ bon, ben on a manifesté parce qu’il y avait de l’amiante dans le plafond . Ben, qu’est-ce qu’ils ont fait ? Ben ils nous ont interdit l’accès au gymnase ”. Pendant une année, ils ont fait la gym dehors. Donc c’est pour donner un petit peu ... Ces gens-là, maintenant, ils en arrivent à être déçus de ce qu’ils ont fait parce qu’ils ont peu de marge de manoeuvre finalement, alors que nous on a une plus grande ouverture. Donc finalement je me suis conforté en disant : “ finalement, c’est pas si mal ce que j’ai fait. ” Au niveau professionnel, je suis assez content finalement de mon choix. De la région, j’aime bien la région. Les choses négatives, ben, c’est les choses un petit peu que tout le monde peut vivre, hein ! Donc les choses négatives pour moi c’est, et bien j’étais en poste de maître-nageur sur le lac de T., ben c’était y a cinq ans de ça, je reçois un coup de fil : “ ton père est décédé ”. Mon père venait de prendre sa retraite trois ans avant, donc il avait 58 ans. Et ça, c’est vrai que ça m’a fait un choc parce que, ces choses, et bien je ne m’y attendais pas du tout, il était en pleine santé, crise cardiaque. C’est quelque chose qui m’est tombé dessus, un petit peu comme une chape de plomb, et puis euh. Mais je pense que ça, ce sont les aléas de la vie, donc ma mère s’est retrouvée toute seule, il a fallu qu’on l’aide puisque j’ai aussi une soeur qui est aussi présente, elle était bien entourée. Donc ça, c’est les choses difficiles. Et puis une grande joie, ça a été la naissance de ma fille puisqu’on avait décidé d’avoir un enfant, on a eu ma petite fille qui s’appelle M. Donc ça, ça a fait basculer aussi dans l’autre sens dans la mesure où on n’a plus les mêmes objectifs, on a d’autres, oui on a une autre vision des choses, on relativise davantage, ce qui permet d’être relativement bien dans sa tête, dans sa peau. Donc, c’est vrai, des grands chagrins, des moments difficiles, mais finalement la vie réserve aussi des sources de joie extraordinaires, et puis, oui, finalement ça se passe bien.

  • Et quand vous étiez à l’école en tant qu’élève ?

  • En tant qu’élève j’étais terrible. J’étais un élève intelligent mais j’étais un élève, je me suis toujours plu à l’école, j’ai toujours adoré mais je faisais le minimum, c’est-à-dire le minimum pour ne pas me faire engueuler par mes parents et par la maîtresse. Quand j’avais décidé d’avoir une bonne note, j’avais une bonne note, et puis après je me reposais sur mes lauriers sans problème. Donc ça a été ça, pratiquement jusqu’à la terminale où, pour avoir mon bac j’ai été obligé de travailler deux mois, sinon je l’aurais pas eu. Donc, sans doute de bonnes capacités de concentration, de mémorisation mais j’ai vraiment profité à tous les stades, hein ! La fac, bon je me suis quand même forcé à travailler parce qu’il y avait une somme de travail qui était gigantesque, mais j’ai pas eu l’impression de souffrir de quoi que ce soit du système scolaire. Au contraire, j’ai pris beaucoup de plaisir. Mais j’étais un enfant relativement pénible je pense, parce que je tenais difficilement en place, et puis je faisais des remarques à tout bout de champ, n’importe quoi, je voulais tout savoir. Je sais pas, je me souviens au CM, on avait fait, en instruction civique, un travail sur la liberté égalité fraternité, et puis en fait ça correspondait pas du tout à ce que je voyais, donc je m’étais rebellé... Entre ce qu’on me disait et la réalité, y avait un monde d’écart et ça, je supportais pas quoi. Les idées et la réalité. Et ça, c’était vraiment très difficile pour moi. Donc j’étais assez souvent en rébellion par rapport au système mais, bon quand ça se passait mal et qu’il fallait que je modifie mon attitude ou quoi, j’étais capable de le faire, ça me posait pas de problème. Puisque l’idéal c’est d’être dans la moyenne dans le système éducatif, de pas trop sortir la tête parce que sinon on risque de s’en prendre plein la tête, c’est un peu comme dans la vie finalement. Et puis, quand il faut donner quelque chose de vraiment important parce que c’est un contrôle qui va être important, à ce moment-là il faut le réussir puis après on est tranquille. Donc ça a toujours été ma façon de procéder depuis tout petit.

  • Y a pas eu de problèmes avec les enseignants ?

  • Non, pas spécialement. Et même, comme je faisais pas mal de sport et que je cotoyais les enseignants à l’extérieur de l’école je vais prendre un cas particulier, un cas précis je faisais du volley en compétition et on avait la prof de maths qui était avec nous. Eh bien je n’étais pas une lumière en maths, c’est parce que pour moi il fallait que ça s’approche du concret, et c’était trop abstrait. En physique, j’étais très bon, mais en maths j’étais mauvais parce qu’on n’a pas sû sans doute me faire passer cette passion, ça c’est une analyse a posteriori, mais donc cette prof de maths étant avec moi, elle m’avait dit : “ ben écoute, si tu veux passer en C, y a aucun problème je te fais passer ”. Et pourtant, j’avais 5 de moyenne en maths. Donc y a le côté, effectivement note, et puis y a le côté : si on connaît un petit peu les gens à côté on fait ce qu’on veut, quoi. Moi, ce qui me plaisait, c’était la série D parce qu’il y avait des sciences naturelles, parce qu’y avait de la chimie, parce qu’on pouvait manipuler, parce qu’on était très proche de la réalité, donc ça c’est que j’ai fait d’ailleurs. Mais j’aurai pu faire C, je pense pas que j’aurais été plus heureux en faisant C, de toute façon, mais c’est pour vous dire que, normalement, j’aurai jamais dû pouvoir passer C, et en connaissant la prof de maths je pouvais passer sans problème. Donc là y a un petit quelque chose.

  • Oui, mais peut-être

  • Peut-être qu’elle pensait que je pouvais effectivement, en forçant un peu j’aurais sans doute pû le faire (rire).

  • Et, en dehors des vacances, vous aviez des copains ? et la vie avec votre soeur ?

  • La vie avec ma soeur ça a été beaucoup de complicité, ça a été une grande source de joie. On avait 5 ans d’écart, disons que petits pas trop, et puis après, plus grands, oui beaucoup. Les sorties en boîte, alors là ça a été ... les sorties en vacances, on partait copains, copines, oui on a eu des moments très bien. Alors maintenant elle a un petit garçon, elle a un mari qui est particulier. Donc c’est vrai qu’on se voit un petit peu moins mais on reste quand même très complices de toutes façons. Oh oui, ça a été très bien avec ma soeur.

  • Et y avait des copains ?

  • Ah oui, y avait beaucoup de copains. Ben, quand vous êtes, que ce soit étudiant, que ce soit dans le scolaire, vous avez une foule de copains. Et comme je faisais du sport, j’avais que l’embarras du choix des copains, copines. Ça, ça posait pas trop de problèmes. Justement, c’était pour moi naturel, c’était pas quelque chose qui me gênait. Quand je décidais, je sais pas, de faire une sortie ou quoi, j’avais qu’à passer un coup de fil et c’était bon. D’autant que moi, j’ai eu le permis assez tôt et j’allais en terminale en voiture. Donc, puisqu’on était à cette maison qui était très riche, ils avaient une voiture de fonction, donc je pouvais utiliser la voiture comme je voulais. A l’époque c’était une méhari, alors voyez, tous les copains derrière avec les cheveux au vent et tout. Moi, ça me gênait pas du tout d’avoir 18 ans en terminale, au contraire, c’était une grande source de plaisir, hein ! On allait faire du cheval, on prenait la voiture et on partait. Dans le cadre des 10% on allait faire une recherche journalistique sur n’importe quoi et puis on ... Non, c’était, c’était très bien. Je ne suis vraiment ... Ce sont de très très bons souvenirs, très très bons. Non, le parcours de ma vie me convient tout à fait hein ! Bon, y a beaucoup de choses qu’on n’a pas abordé parce que je les fais passer au second plan, parce que ce sont des passions, tout simplement. Je sais pas, en tant que photo, j’ai quand même, en même temps que j’étais animateur, j’étais photographe. Donc, j’ai fait ça pendant deux ans, j’ai fait des reportages pour des publicitaires. Parce qu’à l’origine c’était une passion, depuis l’âge de 6 ans, je photographiais régulièrement. D’ailleurs, quand j’ai passé mon diplôme de BASE, je l’ai fait justement dans le secteur de la photo, et donc après j’ai cotoyé les professionnels de photo, j’ai fonctionné avec eux. Donc ça, c’est une grande source de, j’ai fait des expositions. Pour moi personnellement, c’était important de montrer que ma passion m’avait conduit au plus haut niveau, je pouvais en vivre si j’en faisais le choix mais je le gardais en tant que passion, donc j’avais des thèmes de recherche. Quand j’étais à l’IUFM donc, mon thème de recherche, par exemple, c’était le reflet. Alors j’allais voir les flaques d’eau lorsqu’il avait plu, et je faisais des photos, etc. Donc c’est pour vous dire, un petit peu comme la démarche d’un peintre ,qui va rechercher avec deux couleurs à avoir toutes les nuances qu’il peut avoir. Et bien en photo, j’ai fait pareil au niveau de la transparence, au niveau des reflets, au niveau des couleurs, au niveau des contrastes, au niveau des formes, au niveau des lignes. Donc, j’ai tout un tas de domaines de recherches où je suis allé jusqu’où je pouvais aller, si vous voulez, et j’en ai retiré beaucoup de plaisir. Donc y a ça, y a le côté photo, mais maintenant c’est le caméscope. Par exemple, j’utilise une caméra pour montrer aux enfants des images qui sont des logos que vous voyez là-bas. Ben, au lieu de faire des photocopies, je les prends directement dans le livre et je les projette sur la télévison par l’intermédiaire de la caméra. Bon, je l’utilise en tant que rétroprojecteur. Bon ça c’est une utilisation comme je peux en faire dans la classe. Les photos scolaires, c’est moi qui les fais, les photos de calendriers, c’est moi qui les fais. Mais bon, c’est un petit plus si vous voulez, c’est pour la classe. Mais pour moi ça a été quelque chose d’important d’y parvenir, parce que j’ai été mis en concurrence avec des agences publicitaires et je sais que j’ai remporté des marchés. Alors là, j’y croyais pas, pour moi c’était magique hein ! Si vous allez à T., toutes les photos qui ont été faites pour les hôtels, c’est moi qui les ai fait. Et tous les encarts publicitaires qu’il y a dans les trucs de T., c’est moi aussi qui les ai faits, qui les ai conçus. Donc ça a été une grande source de joie. Après, j’ai un petit peu laissé tomber parce que ça prend quand même beaucoup de temps. Il faut pas se leurrer, quand on est perfectionniste et quand on veut un certain niveau, ça prend un temps fou. On y passe trop de temps. Et puis j’ai une vie de famille aussi de l’autre côté, donc après j’ai fait le choix de le garder en tant que passion pour l’utiliser, mais pas pour en vivre parce que ça demandait trop de temps et trop d’investissement. Et puis j’ai la musique aussi qui est une grande passion, donc on la retrouve dans la classe puisque je joue de la guitare tous les jours. La musique, j’ai commencé assez tôt. Je jouais de la trompette, donc j’ai joué dans des cliques avec les majorettes donc ça, c’était aussi un autre côté de ma vie où on faisait toutes les villes de France parce qu’on avait une clique qu’était énorme. Et donc on faisait beaucoup, beaucoup de sorties. Tous les dimanches, on était de sortie, on faisait des défilés dans les villes, des choses comme ça. Donc j’ai appris la musique, je devais avoir 12 ans à peu près. Donc je jouais de la trompette pendant 6-7 ans. Ensuite je me suis mis au piano. J’avais beaucoup d’oreille donc je jouais, je sais pas, je joue des symphonies d’oreille mais je connais la musique, mais je suis gêné parce que j’ai pas commencé assez tôt la clé de fa, donc si vous voulez, ça me gêne un peu pour la main gauche. Par contre, la guitare c’est parce que j’ai fait beaucoup de camps, et j’avais envie vraiment de faire de la guitare, alors j’ai poussé un peu loin la guitare puisque j’ai fait de la radio avec la guitare, je faisais des compositions, j’étais auteur-compositeur-interprète. Et puis j’ai laissé tomber parce qu’y avait des gens qu’étaient nettement meilleurs que moi, et puis je l’ai gardée comme passion, et puis comme utilisation dans la classe. Et puis tout ça, ce sont des choses qu’on fait, la musique il faut souffrir dans son coeur, il faut avoir des choses à dire. Oui, il faut galérer, la musique, je pense qu’il faut vraiment galérer pour pouvoir ressortir toutes les émotions que l’on a. Quand on est heureux, qu’on a un boulot, une femme, un gamin, on va décrire le bonheur, mais ce sera moins poignant que si on est dans la souffrance. Donc pour l’instant, je suis moins créatif en musique (rire), mais c’est pas négatif, au contraire ! C’est une évolution. Y a aussi tout le côté vacances avec des cousins parce qu’on a une famille qui est très très grande, donc ça, ça a été aussi une grande source de joie. Quand j’étais enfant, on partait, on allait chez ma grand mère et c’est une immense maison avec une grande propriété. Et là, on se retrouvait, on était 15 ou 20, alors c’était aussi colonie de vacances. J’ai toujours aimé le côté contact avec les gens finalement, avec les enfants, avec beaucoup de monde, oui. Quand j’étais enfant, je suis né à Paris, j’ai passé toute mon enfance et mon adolescence à côté d’A. dans le Lubéron. Moi j’étais à B., un tout petit village, on était dans une immense propriété qui s’appelle le C., qui existe toujours, parce que ce sont des gens très riches, qui ont une multinationale Société I. qui travaille avec Dassault, avec l’Etat, qui avait des énormes contrats. En vacances ,j’allais dans le Gard puisque c’est là où était ma grand-mère, où s’est retirée ma mère. Mes études, je les ai fait sur Marseille, à Lumini où j’ai pris beaucoup de plaisir à faire de la voile, j’en fais toujours d’ailleurs. Et puis j’ai fait mon armée, alors là c’était complètement dans le Nord de la France à C., et puis j’ai fini à L. en tant que monieur d’auto-école. Et puis bon, dans les pays étrangers, j’ai un peu voyagé donc en Italie avec les ados, en Espagne puisque j’avais un oncle qui était Espagnol, et j’ai toujours parlé espagnol couramment. Et puis après, j’ai fait des voyages sanitaires parce que j’étais aussi ah oui ça aussi c’est une autre facette de ma vie j’avais passé le secourisme, après le secourisme en tant que spécialiste en réanimation. Dans le cadre de la plongée donc, j’avais fait des stages à l’hôpital Salvatore à Marseille, j’étais ambulancier aussi. Et donc, à ce titre, je pouvais encadrer des personnes qui étaient en difficulté respiratoire, ou des choses comme ça. Et donc j’ai fait des voyages sanitaires, notamment en Martinique, donc dans des pays un petit peu comme ça d’Outre Mer quoi, d’accompagnement. Et ça, ça a été aussi un grand plaisir parce que j’ai pu voyager sans trop dépenser et voir des choses assez extraordinaires.

  • C’est riche

  • Oh oui, c’est très riche. Pour l’instant ça continue je veux dire, c’est pas quelque chose qui stagne, parce que je crois qu’il faut toujours aller de l’avant. Donc, dans les activités club comme je fais, je peux très bien décider de prendre le groupe élite qui fait les championnats de France, et puis me retrouver à Poitiers, à Dijon, à Chamonix etc. Disons que je me suis laissé tout un tas d’ouvertures, je continue mes formations en tant que maître-nageur parce que maintenant je suis ? donc le diplôme au-dessus de celui de maître-nageur, qui me permet d’entraîner n’importe qui au niveau de la natation. Après y a le 2ème degré, le 3ème degré mais disons, je me suis laissé énormément de portes ouvertes, et je sais que, même si je décidais de prendre une année de disponibilité ou des choses comme ça, je pourrais faire des tas de choses parce qu’il y a beaucoup de choses qui me passionnent, quoi. Et je pourrais même vivre, je veux dire hein, parce que ce sont des métiers que j’ai, et que j’ai déjà exercé. Donc, pour l’instant, je me fais beaucoup plaisir dans ma classe, je suis dans ma classe. Mais, si un jour j’en ai vraiment ras le bol, je pense que je me mettrai en dispo et que je ferai autre chose. Pourquoi pas ! L’enseignement, c’est un métier qui n’est pas fermé, c’est un métier qui est très ouvert. Je souhaiterai qu’il soit plus ouvert encore, mais disons qu’y a déjà pas mal de possibilités, si on cherche y a beaucoup de choses à faire, oui.