Deuxième entretien

Bon, alors donc je suis née en 1962, ce qui me donne actuellement 35 ans. Et, si je veux partir vraiment du début, j’ai un peu des souvenirs très flous parce que je crois être rentrée à l’école vers 6 ans, mais j’ai pas de souvenirs très exacts. J’habitais à la campagne, donc. Dans le village où j’habitais, il y avait seulement une école qui regroupait dans les petites classes ce qu’on appelait SE, CP, CE1, peut-être CE2 je ne me souviens plus très bien. Et puis dans l’autre partie les trois ou les deux dernières classes du cycle primaire. Donc ... donc je suis rentrée relativement tard si on compare aux enfants maintenant qui bénéficient d’une entrée à 3 voire 2 ans à l’école maternelle. Et, bon c’est vrai que, d’après ce qu’a pu me raconter ma maman, c’est vrai que la première année je me suis retrouvée dans cette classe avec quand même une relative maturité à 6 ans c’est vrai qu’on est quand même plus mûr qu’à 3 ans et moi je m’ennuyais chez moi, donc je n’avais qu’une idée c’était rentrer à l’école. Donc la maîtresse m’a prise dès qu’elle a pu et c’est vrai que, quand j’étais dans cette section enfantine, bon elle qui avait fort à faire avec ses autres classes, et bien elle me donnait des coloriages, des jeux de perles, enfin tout ce qu’on peut faire en maternelle actuellement, mais bon je me suis vite très très ennuyée à l’école parce que moi j’allais à l’école pour travailler. C’était pas l’endroit où on jouait, pour moi c’était l’endroit où l’on travaille. Donc, comme je pense avoir été dans mes jeunes années une bonne élève ça a changé par la suite j’ai bénéficié d’une, enfin j’ai pu sauter une classe. On appelait ça comme ça à l’époque, c’était pas comment dire : maintien dans le cycle ou passage anticipé. Mais alors là c’est pareil, des souvenirs très flous, je ne sais pas si j’ai sauté le CP ou le CE1, je ne me rappelle pas. J’ai pas de traces à la maison chez mes parents, de cahiers ou de choses comme ça, donc je sais pas. Je sais pas mais, quoi qu’il en soit, c’est vrai que j’ai fait une scolarité toujours avec un an d’avance. Donc, ben j’aimais bien l’école, moi mes jeux à la maison c’était jouer à la maîtresse, c’était m’inventer des élèves et puis, puis c’était ça, j’aimais bien. Donc le cycle primaire s’est passé comme ça. Bon mes parents n’étaient pas du tout enseignants. Dans le petit village où j’allais, ben c’était ... là, une dame qui assurait les petites classes et son mari qui assurait les grandes classes. Donc c’était un village, c’était encore à l’époque où les instituteurs étaient un peu des notables dans la commune la vision des choses a bien été changée maintenant. Et puis, bien voilà, ensuite, ben j’ai suivi un cursus normal au collège sans rien de bien spécial à dire. Et puis, et puis, et puis ... Au niveau du lycée, et bien quand il a fallu choisir une orientation, c’est vrai que j’aurai pu passer, au moment du bac, le concours de l’EN et tout, mais je sais pas, par manque de confiance en moi vraiment c’est une idée que j’avais mise de côté même si j’allais, toujours après, même de bon coeur au collège et au lycée. A aucun moment ça ne m’est venu à l’esprit d’en faire mon métier. Donc j’ai choisi au moment de, après la seconde, une voie technique dans le secrétariat. Donc j’ai fait deux années pour pouvoir passer un bac qui s’appelait à l’époque G1. Et ensuite, je suis partie pour fair un BTS de secrétariat de direction. Donc, vraiment rien à voir au départ, avec l’enseignement. Par la suite donc j’ai, je me suis mariée, j’ai eu mon premier enfant et j’avais trouvé une place de secrétaire dans la ville où j’étais domiciliée. En fait, j’en ai fait deux ou trois, de places, mais sans jamais disons, avoir des postes à responsabilité tels que j’aurai pu en avoir par rapport aux diplômes que j’avais passés. Mais bon, ceci dit, le métier me plaisait aussi. Ce qui me plaisait moins, c’était surtout les rapports, souvent (petit rire) de force, qu’on avait avec les patrons, l’ambiance un petit peu au niveau du travail. C’est vrai qu’au niveau du travail j’avais beaucoup de responsabilités mais bon, le reste suivait pas quoi. Tout ce qui était salaire et tout, y avait aucune reconnaissance et tout, et je me suis vite rendu compte que, bon, j’avais quand même choisi une voie où je risquais de végéter quand même assez longtemps à ce stade-là. Là-dessu,s c’est mon mari qui, n’ayant pas de travail, s’était inscrit à de nombreux concours pour essayer de trouver un débouché, et entre autres le concours de l’EN. Et, au moment où le dossier est arrivé à la maison, d’une part, lui avait trouvé une place par rapport aux études qu’il avait faites, et d’autre part, moi ma situation se dégradait avec mes rapports avec mon patron. Donc, en discutant comme ça, ça a été un peu un défi, il m’a dit : “ mais écoute, essaie de passer ce concours, tu pourras peut-être l’avoir ”. Et ma première réaction, ça a été de dire : “ mais jamais je pourrai l’avoir. De toutes façons, là maintenant j’ai un métier, un travail ”. Et puis bon, par force d’usure et tout, plus pour qu’il me laisse tranquille, j’ai renvoyé le dossier pour m’inscrire et j’ai dû prendre au niveau du travail une journée de congé pour aller passer ce concours. Et le fait est que, bon les rapports étaient assez, assez houleux avec mon patron, et vrai que quand je lui ai demandé cette journée, il a été très très ironique avec moi en me disant : “ Mais bien sûr, allez-y ”. Mais je sentais vraiment qu’il disait : “ ben écoute, si tu veux perdre ton temps, ça te fera perdre une journée de travail mais moi je m’y oppose pas ”. Et ça m’a, je dirais, un peu vexée. Et ça a été comme un déclic chez moi : il faut absolument que je décroche cette première partie de concours, ne serait-ce que pour lui montrer que j’en suis capable. Donc, effectivement, j’y suis allée vraiment dans l’espoir d’avoir un bon résultat et j’ai été admise au premier groupe d’épreuves. Donc, à l’époque, c’était le concours qui s’appelait après DEUG hein ! donc qui se passait en trois groupes d’épreuves. Donc, je sais pas, peut-être 15 jours ou un mois après je sais pas, on a été convoqué au 2ème groupe d’épreuves. Et là, rebelote, de nouveau jour de congé. Alors là, il était quand même un peu moins sûr de lui mais quand même il s’est dit : “ non ma petite secrétaire comme ça, elle va se faire étendre au 2ème tour ”. De nouveau un petit peu d’ironie dans ses paroles et me voilà partie. Et plus, plus les épreuves se déroulaient, plus moi je me prenais au jeu. Plus par défi, parce que j’envisageai encore vraiment pas d’entrer dans l’enseignement. Et puis bien voilà, le 2ème groupe d’épreuves j’ai été admise. Et alors là, vraiment je me suis dit: “ Bon ben maintenant il ne reste plus qu’une partie à passer, il faut absolument que tu fasses tes preuves ”. Donc là, j’y suis allée vraiment le mors aux dents et puis, ben c’est comme ça que ça a marché. J’étais très fière (insiste) d’annoncer que j’avais été reçue et que je donnais ma démission (rire) à ce cher monsieur. Alors là, il a été un peu moins ironique, et puis bon les rapports ont changé parce qu’il y avait deux mois, je crois, encore à faire pour former la personne qui allait me remplacer et tout. Et là, et bien j’ai rencontré quelqu’un de tout mielleux, qui était vraiment aux petits soins pour moi en se disant : “ peut-être, peut-être quelle va changer d’avis, qu’elle va rester ? ” Et bien non, j’ai quitté le métier de secrétaire un vendredi soir pour me retrouver le samedi matin, je crois que je l’avais dit dans le dernier entretien, face à 30 enfants dont 29 Magrébins. Donc au début, ben j’ai dit : “ peut-être que t’as pas fait le bon choix ” mais voilà. Je suis rentrée comme ça dans l’enseignement. En fait, avec du recul, ben c’était un rêve de, de toujours mais vraiment, à aucun moment je ne regrette, mais vraiment qu’à aucun moment j’aurai pu, j’aurai pensé réaliser s’il y avait pas eu aussi ce concours de circonstances vraiment énorme. Parce que bon, le fait que ce soit un dossier en fait envoyé pour quelqu’un d’autre, que c’est moi qui le remplisse, etc. Et puis, et puis maintenant je regrette pas. Et je ne regrette pas non plus, en fait d’avoir suivi cette voie parce que, ça aussi je crois que je l’avais dit : “ on a un métier d’enseignant donc évidemment ça n’a rien à voir parce qu’on a le contact avec les enfants, on travaille beaucoup sur la pédagogie, la psychologie ”. Mais à côté de ça, on a aussi beaucoup de choses à gérer administratives et, en fait, j’ai pas l’impression d’avoir perdu mon temps parce que, ce que j’ai appris dans mes études je le réutilise, bon, ne serait-ce que pour planifier des activités, bon j’ai un esprit très, très, qui m’aide beaucoup. Je sais pas, d’autres exemples ? Si je vais à une conférence pédagogique, je prends encore en sténo des notes, bon c’est un gain de temps et tout donc ... je regrette pas. Je regrette pas le parcours.

  • Et vous avez des souvenirs des enseignants que vous avez eus ?

  • Dans toute ma scolarité ? Ah oui, oui, je me souviens de tous mes instituteurs et professeurs, oui, oui, tout à fait. Tout à fait.

  • Vous vous en souvenez mais vous vous en souvenez comment ? C’est des bons souvenirs ?

  • Ah ben comme tout le monde, je veux dire. On a apprécié plus ou moins des gens, comme les enfants maintenant apprécient aussi ... Bon c’est vrai ... je pense avoir plus de bons souvenirs de professeurs ou d’instituteurs que de mauvais, mais c’est vrai que j’en ai rencontré aussi qui me semblaient être trop rigides. Bon, j’ai eu à faire aussi à des gens très sévères qui me paralysaient complètement, qui me bloquaient complètement. Donc c’est vrai que peut-être, en enseignant maintenant on repense peut-être un peu aussi à tout ça, et on essaie un petit peu de, de moduler son comportement pour pas reproduire ce que nous on n’a pas aimé dans notre (rire) dans notre jeunesse. Mais bon euh... Je pense quand même avoir eu à faire à des gens, à une majorité de gens que j’ai plus appréciée que dénigrée.

  • Dans les personnes que j’interroge, certaines se rappellent d’enseignants qui vraiment les ont marquées positivement, qui leur ont ouvert des horizons. Et puis d’autres, d’enseignants vraiment très sadiques, violents, humiliants. C’est ce qui m’avait d’ailleurs frappée la première fois.

  • Oui, bon j’ai ... Oui j’ai certainement dû en avoir. C’est vrai que si on repense au nombre de gens avec qui on est confronté dans notre scolarité ça fait quand même un joli panel de personnes, donc y en a certainement c’est vrai avec lesquelles j’ai des souvenirs moins bons. Mais non, je pense pas que ce soit la majorité.

  • Ça vous a pas particulièrement

  • traumatisée ?

  • Voilà. Parce que si c’était le cas, c’est ce que vous diriez peut-être. Ou dans l’autre sens aussi ...

  • Bien sûr. Bon, moi j’ai, enfin j’ai un souvenir de ma première maîtresse hein ! Bon pour moi, même maintenant, c’est une personne je ne sais pas quel âge elle peut avoir mais euh, c’est vrai que pour moi c’était tout hein ! Ma maîtresse, c’était, c’était une déesse, hein ! C’était ... Et c’est vrai que j’ai peut-être pas eu ce sentiment avec les autres qui ont suivi, c’était peut-être parce que c’était la première. Je pense que la première personne à qui l’on est confronté dans son enfance, qui tient le rôle de maître ou de maîtresse, je crois qu’elle a quand même un rôle, un rôle très important, elle joue quand même ... Elle a une grande influence, je pense. Bon ceci dit, c’était pas, à l’époque c’était une maîtresse qui était juste, hein ! Je veux dire, quand elle devait gronder elle grondait. J’ai aussi des souvenirs où j’avais peur des fois d’avoir mal fait, ou, mais à côté de ça moi je la vénérais, c’était, c’était MA maîtresse. C’est vrai que c’est une personne que j’aimerais bien revoir maintenant, j’aimerais bien. Elle est sûrement depuis plusieurs années à la retraite mais ... C’est vrai que je la revois dans ma tête, j’ai son image encore, comme si c’était hier. Bon, au niveau lycée collège, c’est vrai que les rapports après sont plus impersonnels quand même. Parce qu’on a affaire quand même à plus de personnes en même temps, donc peut-être qu’il y a des gens qui marquent moins, que ... Y a aussi des professeurs de langues dont j’ai le souvenir, avec qui j’ai passé vraiment des bons moments, des bons moments. Ben les profs de l’EN disons, oui ils ont le statut de profs mais, vu qu’après on les retrouve en stage souvent ... Bon c’est vrai qu’ils ont pas la même attitude que quand ils nous enseignent pendant la formation, qu’après quand on les retrouve en stage. En stage, ils nous considèrent plus comme des collègues finalement que ... Donc c’est vrai que ... y a des gens que je retrouve avec plaisir et bon, je vous cacherai pas que, quelques fois, je choisis mes stages en fonction des animateurs qu’il y aura. Mais je crois que je suis pas la seule et que c’est une réaction normale. Aussi pour le plaisir, quand on a vu leur façon d’enseigner, ou de ce qu’ils peuvent nous apporter, c’est avec plaisir qu’on les retrouve après.

  • Et dans votre vie familiale, qu’est-ce que vous pourriez me dire, quand vous étiez enfant ?

  • (soupir) Ben je. Mon papa était fonctionnaire des PTT. Donc c’est vrai que je dirai que dans un petit village ça ne se voit plus non plus maintenant mais moi j’ai toujours eu un souvenir aussi dans ce petit village où le maître et la maîtresse étaient des notables, respectés dans la commune, c’est vrai que le receveur des PTT et le maire, etc., c’était aussi des gens qui faisaient partie des personnes importantes, qui faisaient la vie de la commune. Donc, c’est vrai qu’en dehors de ça, je sais que mes parents étaient amis avec mon maître, ma maîtresse mais je ne pense pas qu’il y ait aucun lien qui ait fait que j’appréciais ces gens parce que ... Mais c’est vrai, bon, les gens apportaient, je veux dire des dons, je dirais, des légumes, des fruits, des lapins, enfin bon tout ce qu’on peut à la campagne ... Bon maintenant, on est gâté je veux dire. C’est vrai que moi souvent les enfants m’apportent un bouquet de fleurs, ou à Noël une petite boîte de chocolat ou quelque chose. Mais on se rend compte que c’est plus ou moins quand même les mêmes personnes qui sont conscientes du travail qui est fait à l’école, et puis souvent c’est des gens qui ont des enfants qui ne nous donnent pas le plus de mal (rire). Donc des fois on se dit ... et non, non j’avais aucune, je veux dire, rien qui devait être dicté dans ma vie pour dire... Souvent on me dit que les enfants d’instituteurs ou de professeurs deviennent à leur tour, bon ... entrent dans le métier mais là non, y a rien qui me prédisposait.

  • Vous avez des frères et soeurs ?

  • Oui j’ai une soeur qui, elle-même, est dans l’enseignement aussi. Un statut un peu plus élevé puisqu’elle est professeur (rire). On a 11 ans d’écart, elle est plus âgée. Donc maintenant, quand on se rencontre, on parle de nos histoires d’école, elle enseigne au lycée donc c’est marrant de voir un petit peu comment, comment ça se passe. Effectivement, une à chaque bout, le début du cordon et la fin (rire). Mais je lui envie pas sa place, non, non, non. Je préfère être à la mienne.

  • Et quand vous étiez enfant, vous aviez beaucoup d’amis ?

  • Oh oui, j’ai toujours aimé beaucoup la société, moi. Donc, quand les petites copines venaient, ben je faisais la maîtresse, qu’est-ce que vous voulez ! (rire)

  • Vous aviez d’autres jeux ?

  • Oh ça tournait souvent autour de ça, hein ! Maintenant, c’est vrai qu’avec du recul, je me rends compte que ça me fait rire quand, dans la cour, je vois les gamins qui justement je faisais une réflexion pendant l’heure de surveillance que j’ai faite juste avant l’entretien y avait des enfants dans la cour de primaire qui jouaient de nouveau à l’école et ça me faisait sourire parce que je me disais : “ ben finalement c’est, les temps n’ont pas changé, quoi! ” (rire) Y en a toujours qui aiment tout petits, et puis d’autres qui ...

  • Mais vous aviez aussi des rapports avec des cousins, des cousines, des oncles, des tantes, des grands-parents ?

  • Non parce que mes parents ... De par son métier, mon papa avait été un petit peu éloigné donc non y avait pas de famille autour.

  • Vous auriez pu aller les voir pendant les vacances

  • Ah oui, oui, bien sûr, tout à fait, pendant les vacances. Mais je veux dire, pas dans les jeux de tous les jours.

  • Ça aurait pu être quand même des personnes importantes ?

  • Non. Non, non. Personne dans la famille proche n’est, ni dans l’enseignement, ni a un métier en rapport avec ça.

  • C’est simplement vos relations avec. C’est pas uniquement le fait qu’ils soient ou non dans l’enseignement qui..

  • Oui, bien sûr. Non, non, y a rien à dire de ce côté-là.

  • Et vos parents, ils étaient comment ? Sévères ?

  • Ah ben moi j’avais des parents, il valait mieux travailler à l’école hein ! Donc si le maître avait dit, ou la maîtresse avait dit que c’était bien, c’était même pas la peine que j’aille me plaindre de quoi que ce soit, si le maître avait dit : “ c’était comme ça ”, et j’avais intérêt à, la fois d’après, à ce que ce soit mieux. Donc c’était du style d’ailleurs, c’est vrai qu’en discutant maintenant je leur dis : “ quand c’était mal, alors là on avait les réprimandes, tant que c’était bien y avait rarement de compliments ”. Mais c’est vrai que ça forme (rire), ça forme. Bon, quelques fois, c’est vrai que je me rends compte que je reproduis un peu ça moi-même avec mes propres enfants. Mais j’essaie quand même de faire un peu des compliments quand les résultats sont bons parce que ça fait pas de mal non plus de temps en temps, d’être un petit peu poussé vers l’avant. Je crois que j’ai fait le tour là. C’est concis, c’est bref.

  • Vous ne voyez rien d’autre à ajouter ? J’entends pas dans votre histoire de personne qui vous ait marquée d’une façon ou de l’autre, de personne à laquelle vous vous seriez un peu identifiée, qui vous aurait influencée ou

  • Ben mise à part la première maîtresse que j’ai eue, qui je pense, oui, a quand même joué... Je vois mal comment un enfant qu’a des rapports déjà avec l’école au départ, qui ne veut pas y aller et qui ... n’aime pas ça parce qu’y a des enfants qui n’aiment pas l’école. Même nous on en parle quelques fois avec les enfants y en a qui le disent c’est pas spécialement les mauvais élèves. Mais non, ils n’aiment pas l’école, ils aiment mieux rester chez eux ou... Je vois pas comment en n’aimant pas l’école dès le départ on puisse envisager une vie qui se passe, qui se passe à l’école, je veux dire. Même si c’est de l’autre côté de la barrière.

  • Oui, mais enfin quand on arrive à trois ans ou à cinq ans

  • Ah mais je crois qu’y a des influences quand même.

  • Mais justement, vous auriez aussi pu avoir des influences entre temps qui vous en dégoûtent, par exemple.

  • Tout à fait oui.

  • Même si la première expérience est positive. Alors ce qui m’intéresse là-dedans, c’est les influences, mais pas par rapport à l’école uniquement, les personnes qui vous ont aidée, auxquelles vous êtes quelque part redevable d’une évolution, qui vous ont permis de vous trouver ou des choses comme ça ? Non ? Vous n’avez pas ce sentiment ?

  • Ben peut-être au moment du choix, enfin de l’inscription au concours, c’est vrai que mon mari a vraiment insisté beaucoup, beaucoup, beaucoup parce qu’il se rendait compte que bon je m’épanouissais vraiment pas totalement dans pas par rapport à ce que je faisais, j’aimais ce que je faisais mais par rapport à tout ce qui gravitait autour. Et, c’est vrai que ça a duré longtemps : “ non je veux pas y aller. Mais si, vas-y, essaie quand même ”. Bon peut-être qu’il a joué un rôle à ce niveau-là.

  • Oui, mais c’est déjà tard. Ce qui m’intéresse c’est plus au cours de l’enfance et de l’adolescence.

  • Non sincèrement.

  • Quand vous êtes au lycée ou BTS ou... Y a personne de négatif particulièrement, y a personne de particulièrement positif non plus?

  • Non, non, non.

  • C’est ce qui me frappe. Mais c’est comme ça.

  • Je suis désolée(rire).

  • Y a absolument pas à être désolée. C’est une constatation que je fais.

  • On pourrait avoir une révélation. Un jour, une année ben voilà un prof qui vraiment ... Non. Non en cherchant ...

  • Ce peut être un prof, ce peut être un camarade d’école, ce peut être un membre de la famille . Et dans n’importe quel domaine. C’est pour ça que je m’informe. Parce que c’est ça qui compte. Mise à part la première maîtresse.

  • Oh oui. Qui a tenu quand même un rôle important, c’est vrai.