II - 1011LA POSITION DU MOI INFANTILE PRECOCE

Nous avons vu comment la culpabilité et la violence qui s’y rattache renvoient à la problématique de l’altérité et de la place que l’objet aura pu aménager pour que le sujet puisse s’approprier sa propre place. Et aussi, comment la transformation nécessaire des pulsions ambivalentes du moi, et des processus expulsion/liaison qui y sont impliqués, soumet celui-ci à une double contrainte dans sa relation de dépendance à l’objet en contrepoint de ses propres revendications pulsionnelles : la question pour le moi est de pouvoir élaborer la position d’altérité qui fonde son identité et s’approprier les affects sollicités par ce travail psychique.

Ceci nous amène, à partir d’un double point de vue dynamique et économique, à nous interroger plus précisément sur cette position de dépendance du moi infantile précoce, soumis à cette double contrainte, pour en dégager les implications dans la relation à l’objet :

Organisation de la problématique qui va rencontrer la question du masochisme dans l’organisation topique de la psyché, que nous pouvons introduire par exemple avec l’idée que : “‘L’objet n’acquiert de consistance objective que dans la résistance qu’il oppose au plaisir du sujet : cette capacité d’accepter la souffrance de la frustration et de l’attente – à condition que leur érotisation ne débouche pas sur des positions masochiques – est la condition de résolution de l’OEdipe. Mais cela ne dépend pas que de soi’ ‘. Cela dépend tout autant de la qualité de la présence maternelle’ 320.

Notes
320.

N. Jeammet - Les destins de la culpabilité - opus cité - p. 35