II – 2011MASOCHISME ET PULSION DE MORT

En profilant les axes de recherche concernant les destins de la culpabilité inconsciente, nous avons rencontré le questionnement de S. Freud :

“‘Pourquoi à la place d’une névrose il y a-t-il une perversion ou de l’immoralité ?’” du Manuscrit K, qui renvoie à l’interrogation implicite de 1914 sur le refoulement et les différentes formes de symbolisation qui sont impliquées dans la possibilité d’admettre en soi l’existence de motions pulsionnelles dans Pour introduire le narcissisme, et rejoint, comme nous l’avons déjà souligné la réflexion qu’il amène en 1938 dans L’Abrégé de psychanalyse à propos du destin d’OEdipe confronté à l’impossibilité de faire la part d’une culpabilité qui ne lui revient pas :

‘“Rappelons-nous que le héros de la légende d’OEdipe se sent responsable de ses actes et se châtie lui-même, bien que le destin inéluctable annoncé par l’oracle eût dû, à ses propres yeux comme aux nôtres, l’innocenter”.’

Ce questionnement intéresse particulièrement notre propre interrogation sur le sentiment de culpabilité et son devenir conscient, dans la mesure où ce sentiment peut revêtir la forme du masochisme moral, dans la satisfaction inconsciente d’un besoin de punition, ou bien échapper plus radicalement au sujet contraint à une économie psychique sur le versant d’une solution perverse.