6.2 Les aspects posturaux

L’attitude de l’enfant scripteur retient l’attention de nombreux auteurs. Mais, chez Octor et Kaczmarek, nous trouvons une contradiction. Ils citent les instructions officielles de 1923, dont les préoccupations sont explicitement hygiéniques : ‘’Qu’il se tienne bien droit, devant son cahier, le torse vertical, les deux avant-bras également appuyés sur la table, les yeux à trente centimètres environ du papier’106. Quelques lignes plus loin, ils indiquent les facteurs posturaux rappelés par Lurçat, dont ’le point d’appui (sur l’avant-bras gauche pour le droitier, sur l’avant-bras droit pour le gaucher) qui libère le membre qui écrit du poids du corps’’ 107. Malgré cette dernière référence, leur préoccupation est plus normative que fonctionnelle ; ainsi, ils commentent une photographie d’enfant en train d’écrire en disant que la distance oeil-main n’est pas ’réglementaire’. Calmy précise que l’enfant doit être assis confortablement au

fond de son siège, que ses pieds doivent poser à plat sur le sol, que le buste, droit, est penché en avant à partir des hanches et sans s’appuyer sur la table. Pour Berthet, ’le buste peut être appuyé ou non à la table selon les possibilités de l’enfant’108. Elle semble en accord avec Calmy pour les autres éléments, mais elle les aborde différemment, mettant l’accent sur la conscience que l’enfant peut prendre de sa posture et de ses capacités motrices et sur le temps nécessaire à l’acquisition d’une posture fonctionnellement satisfaisante. Pour Hebting, ’une démonstration et un examen sans contrainte’ peuvent être nécessaires ’au début de l’apprentissage. Par la suite, de petits rappels bienveillants seront bénéfiques’109. Il ne prend pas en compte la dimension temporelle de ces acquisitions posturales, puisqu’il suffit de montrer comment faire au début de l’apprentissage pour que l’enfant soit capable de reproduire la bonne posture. Quant à Rieu et Frey-Kerouedan, ils se contentent d’affirmer que ’l’enfant doit d’abord trouver son propre équilibre postural, et la façon la moins crispée de tenir son crayon’110 ; il n’est donc pas question des moyens dont l’enseignant dispose pour l’aider dans cette acquisition.

Notes
106.

OCTOR, R. et KACZMAREK, J. : op. cit. p.102.

107.

id. p.103.

108.

BERTHET, D. : op. cit. p.104.

109.

HEBTING, C. : op. cit. p.41.

110.

Rieu, C. et Frey-Kerouedan, M. : op. cit. p.15.