Nous avons déjà présenté643 certaines propositions des auteurs ci-dessus ainsi que des auteurs belges De Meur et Staes et De Lièvre et Staes, en ce qui concerne la pédagogie de l’écriture. Qu’en retenons-nous ? Comme pour l’éducation psychomotrice en général, nous n’adhérons pas au point de vue de Staes et de ses collaborateurs. En effet, ils considèrent l’apprentissage de l’écriture sur un plan exclusivement technique qui n’est pas compatible avec l’orientation psychomotrice de la pédagogie telle que nous l’avons définie précédemment. En effet, selon eux, les exercices de préécriture visent le renforcement de la force musculaire et de la souplesse articulaire, ce qui nous semble absolument inutile. Or, ce ne sont pas les qualités de l’effecteur qu’il convient de développer, mais la commande motrice qu’il s’agit d’affiner. Ils se situent dans une perspective de développement de pré-requis qui ne correspond pas à notre conception de l’apprentissage. La façon dont ces auteurs cherchent à développer l’acquisition de bonnes habitudes motrices nous paraît très contestable ; nous avons précédemment donné l’exemple de l’acquisition du mouvement de progression644 qui, même sur le plan biomécanique, est étonnant. Quant aux moyens mis en oeuvre pour développer les capacités psychomotrices plus générales qui interviennent nécessairement dans l’écriture et son apprentissage, ils se situent dans une perspective de conditionnement que nous avons déjà dénoncée.
En ce qui concerne les écrits identifiés comme spécifiquement dans le champ de l’éducation psychomotrice, ce sont donc ceux de Le Boulch et de Vayer et ceux de Lapierre et Aucouturier que nous choisissons de prendre en compte dans l’élaboration de notre pédagogie psychomotrice de l’écriture. Mais nous nous référons aussi à bien d’autres écrits. Ceux qui concernent l’évolution génétique de l’écriture nous semblent d’une importance capitale ; nous retrouvons là les auteurs étudiés dans notre seconde partie : Ajuriaguerra et Auzias, Lurçat. Les travaux effectués dans le cadre de la neurophysiologie et de la psychologie cognitive, comme Serratrice et Habib et Zesiger, nous paraissent également importants ; si nous ne les avons que peu cités, c’est qu’ils ne s’occupent pas de la pédagogie de l’écriture bien qu’ils apportent un éclairage tout à fait intéressant sur l’écriture et son apprentissage. Même si nous nous sommes montré plus critique à leur égard, nous ne rejetons pas tous les propos de Charmeux et de Zerbato-Poudou. Les connaissances en anatomie et neurologie nous semblent également utiles pour comprendre et analyser l’acte graphique, de même que les connaissances dans le domaine si large et diversifié de la psychologie.
cf. pp.221-234.
cf. p.228.