Partie 1
L’impuissance des pédagogies classiques face à certaines difficultés d’apprentissage dans le « lire-écrire »

Cette recherche s’appuie d’abord sur l’observation d’élèves en classe dans le domaine de l’apprentissage du « lire-écrire ». Le point commun de ces enfants repose sur le constat suivant : ils connaissent tous de grandes difficultés en CP dans la découverte de l’écrit alors que rien ne laissait penser qu’ils pouvaient échouer. Plus précisément, le pronostic, établi en fin de grande section, sur la scolarité future envisageait l’avenir avec sérénité.

Nous décrirons, dans un premier chapitre, les caractéristiques de ces quelques élèves qui « surprennent » les enseignants de cycle 2 par leurs résultats bien en deçà des attentes. Nous montrerons combien les arguments, traditionnellement déployés pour expliquer les difficultés d’apprentissage, restent pour ces élèves très peu pertinents. D’un regard d’abord global, nous entrerons ensuite dans la présentation plus concrète de deux élèves, Hélène et Quentin, en développant leurs difficultés spécifiques dans le « lire-écrire ». Notre intention sera alors de définir plus nettement une population d’élèves pour laquelle cette recherche tente d’apporter des solutions.

Dans le deuxième et le troisième chapitre, nous apporterons des éléments de compréhension sur les difficultés dans le « lire-écrire » de ces élèves par le recours aux pédagogies classiques. Nous nous appuierons sur des dispositifs d’apprentissage fréquemment développés par les enseignants pour le « lire-écrire ». Tout d’abord, nous introduirons une approche idéo-visuelle, centrée principalement sur la finalité de compréhension d’un écrit. Notre objectif sera de vérifier si les élèves éprouvent des difficultés en raison de l’absence des compétences soutenues par cette pédagogie. Nous nous tournerons ensuite vers les pédagogies accordant une place plus importante à l’objet d’apprentissage que constitue la langue. De la même manière que précédemment, nous tenterons de cerner si les difficultés des élèves ne proviennent pas d’une insuffisance de contenus linguistiques. Une précision importante sur l’évocation de ces pédagogies classiques : nous éviterons, à notre niveau de réflexion, de les présenter sous un aspect caricatural ou passéiste d’une part et de remettre en cause leurs fondements spécifiques. A cet effet, nous pointerons des évolutions essentielles qui sont apparues sur ces différentes pédagogies ayant à voir seulement avec le contexte des difficultés repérées. C’est en tenant compte des réactualisations successives, observées principalement sur le terrain et concernant certains aspects des pédagogies du sujet et de l’objet que la confrontation s’opérera avec notre population de recherche.

Sur ces pédagogies, au regard des insuffisances que nous révélerons dans la résolution des difficultés de notre population, nous établirons une problématique de recherche et nous formulerons des hypothèses.