0112.2. Hélène2, élève de CE.2

L’observation habituelle ne définit pas, dans le détail, les caractéristiques de notre population. Pire, elle ignore cette population car les indications, établies en référence à la maturité, au langage et au milieu social, ne permettent pas d’établir, avant que les difficultés ne soient importantes, quelques éléments de présomption. Autrement dit, elles ne rendent pas compte de faiblesses naissantes et laissent place à l’expression d’insuffisances criantes, en CP et ultérieurement. Notre intention vise, par conséquent, une plus grande compréhension de la population de recherche. Nous savons seulement que les lacunes émergent, de façon inattendue et brutale, lors de l’apprentissage du « lire-écrire » et que les enfants concernés sont assimilés initialement à de « bons élèves ». Nous nous proposons de dépasser ce constat, un peu rudimentaire quoique significatif, par l’attention portée sur une élève qui a connu ce même parcours. Scolarisée en CE.2, elle sort de notre échantillon plutôt centré sur le cycle 2. Ce choix s’explique pour deux raisons essentielles : il s’agit ici principalement, non pas de s’en tenir à un individu de notre population de recherche, mais de dégager des éléments de sens sur la définition de cette population. L’autre raison s’appuie sur la parole de cette élève. Il est souvent difficile de parler de ses difficultés lorsque celles-ci sont encore très présentes et lorsque l’enfant est très jeune ; bien entendu, aujourd’hui encore, Hélène ne maîtrise pas totalement la langue, mais la lueur d’espoir sur une amélioration progressive et future de ses compétences nous autorise, avec son accord, à l’interroger. Nous refusant à tout détour autre que pédagogique, il apparaît important de consacrer du temps à travailler, en sa présence, sur les obstacles qu’elle rencontre.

Notes
2.

Le prénom d’Hélène ne correspond pas à l’enfant observé afin de préserver l’anonymat.