a) analyse du mot « auter » chez Hélène

Concernant l’écriture du mot « auter », développée par Hélène, deux analyses contradictoires se défendent et aboutissent à des conclusions et à des actions pédagogiques divergentes:

  • l’écriture de ce mot témoigne d’un non respect phonétique: en langage A.P.I, Hélène écrit /ote/ alors qu’on lui dicte /otEr/. Cette conclusion, s’appuyant sur l’écrit de l’enfant, note qu’Hélène éprouve des difficultés à pointer les différents phonèmes d’un mot. L’aide consiste, en conséquence, à proposer des activités d’analyse phonétique avec une complexification des mots, du point de vue de leur composition phonique.

  • la seconde analyse se fixe davantage sur la mise en oeuvre opérée par Hélène pour atteindre le résultat. L’hypothèse, selon laquelle cette élève aurait procédé à un traitement phonétique rigoureux, reste envisageable. En d’autres termes, c’est parce qu’Hélène est une spécialiste de l’analyse phonétique qu’elle n’accède pas à une orthographe correcte. Illustrons la situation par un découpage chronologique:
    • Temps n° 1 : Hélène entend le mot /otEr/.

    • Temps n° 2: son traitement phonétique aboutit à l’émergence de 4 unités sonores distinctes: [o] [t] [E] [r].

    • Temps n° 3: pour chaque unité sonore, une correspondance graphique est recherchée dans une construction verticale.

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  • Temps n°4: Hélène se corrige. Le mot auter devient hauteur. Hélène semble obéir, cette fois, à une construction plus horizontale par laquelle se manifeste, à ses yeux (ou plus exactement à ses oreilles) une défaillance orthographique. A ce moment-là, apparaît la réalité graphique du mot que les étapes précédentes ne convoquaient pas, au fond, que l’oral ne transmettait pas.

En définitive, l’utilisation exclusive d’une démarche phonétique, encouragée par la linguistique de l’oral, entraîne Hélène vers une impasse orthographique, en raison de la négation de la langue écrite.