1. Un état des lieux de notre recherche

Le refus d’en rester à un apprentissage formel des mécanismes graphophonétiques et le souci d’introduire le code comme un élément de sens de la langue écrite constituent le paradoxe apparent de notre recherche. En effet, traditionnellement, nous associons la connaissance de l’instrument de langue à une perspective techniciste s’appuyant sur une découverte mécanique. Au-delà de cet obstacle et sans doute grâce à lui, se dessine une évolution de notre réflexion qui dépasse la simple interrogation.

La substance de notre travail renvoie à la compréhension du fonctionnement linguistique. La langue attire notre investigation mais, tout particulièrement, au travers de ce que l’enfant en construit. Le sujet mobilise prioritairement cette recherche par une capacité à maîtriser l’outil de langue dans des finalités de sens, en dépassant une simple accumulation de savoirs linguistiques. Compte tenu d’une part, de la complexité du français et, d’autre part, de notre population qui éprouve des difficultés dès le CP lors du passage de la langue orale à la langue écrite, il convient de centrer notre objet d’étude sur l’axe phonographique de la langue.

Cette délimitation ne signifie pas une adhésion à une approche traditionnelle du « lire-écrire ». Elle institue, à cette recherche, une orientation précise selon laquelle l’élève sera mis directement en relation avec l’instrument phonographique. L’étude de cette relation stimule l’existence ou non d’une maîtrise des règles de fonctionnement, c’est-à-dire d’une compréhension ou pas des relations entre la langue orale et la langue écrite. Toute la question de cette recherche est de savoir comment la compréhension du code linguistique encourage une meilleure maîtrise du « lire-écrire ».

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Figure n°19Etat des lieux de la situation de notre recherche