0111. Des réserves envers les pédagogies linguistiques

Ouvrir une réflexion sur la langue en privilégiant une entrée linguistique, participe volontiers à une clarification de notre objet d’apprentissage. En même temps, l’émergence d’une certaine complexité se manifeste tant il paraît difficile de cerner, avec précision, tous les aspects de la langue. Aujourd’hui, de très nombreuses pratiques pédagogiques s’appuient sur la réalité phonétique de la langue, comme si l’écrit était, somme toute, la simple transcription de l’oral. L’élève est mis dans une situation où il doit nécessairement analyser d’abord l’oral avant tout autre activité. Son attention reste grandement prisonnière de cette disposition alors que, en définitive, une recherche ou une production de sens dans un écrit constitue l’objectif essentiel du travail. Les relations entre l’oral et l’écrit ne peuvent pas s’identifier à une application mécanique entre le monde des sons et le monde des lettres dans la mesure où la langue obéit, elle-même, à d’autres règles que celle d’une translation systématique entre l’oral et l’écrit. La clarification des relations entre l’oral et l’écrit constitue un aspect essentiel qui modifie non seulement la conception de la langue mais également son enseignement. Observons d’autres alternatives que celle d’une hégémonie de l’oral sur l’écrit. Une tentation de séparation de la langue orale et de la langue écrite offre quelques attraits.