011 1.3. Une approche conceptuelle de la notion de système

Cet autre point de vue milite contre l’idée d’une fusion entre l’oral et l’écrit et contre une scission. Si la langue orale et la langue écrite sont des constituants essentiels, il importe de mettre à jour la langue dans toute sa complexité, au-delà d’une simple organisation binaire (orale, écrite). Cette nouvelle stratégie ambitionne alors de développer une perspective d’apprentissage, à partir d’un matériel linguistique bien maîtrisé. L’énoncé de cette clarification apparaît sous le vocable de plurisystème et concerne l’analyse de la langue écrite. L’étude fut menée dans les années 1970, par un groupe de recherche du C.N.R.S43 (le groupe H.E.S.O : Histoire des Ecritures et des Systèmes Orthographiques), sous la direction de Nina Catach, initiatrice du concept de plurisystème. La recherche du groupe H.E.S.O montre que l’écriture (la langue écrite) intègre plusieurs systèmes, avec, pour chacun d’eux, une logique propre. Cette logique renvoie, bien évidemment à des éléments linguistiques, mais, plus important, elle retentit sur la manière de découvrir la langue. Jean Pierre Jaffré ne s’y trompe pas : « ‘l’analyse de N. Catach, à la fois multidimensionnelle et hiérarchisée, aboutit au concept de mixité des écritures. L’orthographe ne peut plus être alors considérée sous l’angle monovalent de son rapport à la phonologie ; elle devient un plurisystème’ »44. Deux pôles de la langue participent à l’émergence du plurisystème :

Notes
43.

C.N.R.S : Centre National de Recherche Scientifique.

44.

JAFFRE Jean Pierre, Didactiques de l’orthographe, Hachette, Paris, 1992, 175 p, page 36