a) la syllabe

Nous évoquerons l’idée d’une conscience syllabique comme une compétence à pouvoir segmenter les mots oraux en de multiples syllabes. Elément de notre langue, certains auteurs, comme Mehler, considèrent la syllabe comme « ‘l’unité naturelle de la segmentation du discours ’»101. Afin qu’il n’existe aucune confusion possible, précisons que c’est de la syllabe orale dont il est ici question puisque l’approche métalinguistique puise son origine sur la langue orale. L’ambiguïté s’avère importante à lever dans la mesure où les pratiques pédagogiques n’offrent pas de véritable cohérence dans ce domaine. Pour un mot, par exemple fenêtre, nous avons observé dans un même établissement deux versions différentes de la syllabe sans que les enseignants ne mentionnent s’il s’agissait de la syllabe orale ou de la syllabe écrite. En grande section, l’enseignante entraînait les élèves à frapper les syllabes ; les enfants dénombraient deux syllabes dans le mot fenêtre. L’année suivante, dans une activité identique, l’enseignante attendait comme résultat trois syllabes afin de prendre en compte la lettre muette. Pour ce qui nous préoccupe, les activités de conscience métaphonologique abordent uniquement la syllabe orale.

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Figure n°29Classification de mots images en fonction du nombre de syllabes

Une remarque s’impose sur le dénombrement des syllabes fortement associé au langage oral. Elle concerne les différences linguistiques que l’on peut observer entre les départements français. Dans le sud de la France, la lettre muette n’est pas aussi présente que dans les autres départements : en particulier, le e final est prononcé dans le langage courant. Dans ces conditions, le nombre de syllabes pourra varier en fonction du langage couramment utilisé.

Notes
101.

GOMBERT Jean Emile, Le développement métalinguistique, Op. Cit., page 35.