011a) il n’existe pas de rupture entre la métaphonologie et le « lire-écrire »

Quelques chercheurs défendent l’idée d’une continuité entre des compétences métaphonologiques et l’apprentissage de la lecture. Dans l’argument de continuité, il faut comprendre une adhésion à l’argument suivant : la conscience phonologique existe avant le début de l’apprentissage de la lecture. Ainsi, Peter Bryant affirme : « ‘les enfants acquièrent une certaine connaissance phonologique [...] qu’ils augmentent tout au long de la période pré-scolaire, et ces premiers acquis phonologiques forment la base de leur apprentissage des rapports lettres-sons lorsqu’ils commencent à lire ’»¹⁰⁵. Ce chercheur anglais de l’université d’Oxford a travaillé principalement sur des jeux de rimes lesquelles sont assimilées à un premier stade de sensibilité phonologique. Sa conclusion est sans nuance: « ‘en fait, les preuves de l’importance de la rime et de ses liens avec la future progression en lecture semblent si concluantes que d’une façon ou d’une autre, le point de vue de la continuité paraît devoir s’imposer ’»¹⁰⁶. Très clairement, il existerait une étape préalable (la conscience métaphonologique) à la réussite dans l’apprentissage du « lire-écrire ».

Reprenant des conclusions similaires, Liliane Sprenger-Charolles évoque les thèses de Leroy Boussion: « ‘l’analyse phonémique peut se développer en dehors de l’apprentissage de la lecture/écriture, de façon naturelle, spontanée, sous l’effet de stimulations linguistiques fournies par la vie courante ’»¹⁰⁷. On pourrait résumer cette position ainsi: la conscience métaphonologique est préparatoire à l’apprentissage du lire-écrire et offre l’avantage d’être exploitable au cours de la période pré-scolaire (en maternelle principalement). Le débat est lancé sur l’apparition de la conscience phonologique et surtout sur sa nature.