011b) une matérialisation de la syllabe

Pour représenter les syllabes, nous optons pour la réalisation de rectangles sur lesquels figurent:

Nous appellerons cette représentation des syllabes, des tableaux syllabiques. D’autres dénominations seront possibles auprès des élèves comme les tiroirs syllabiques ou alors, tout simplement, les cartons syllabiques.

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Figure n°40Outil de conscience phonographique autour de la syllabe

Cette matérialisation de la syllabe fait l’objet de deux exploitations : d’une part, elle s’introduit dans les fiches de travail destinées aux élèves, d’autre part, elle se présente, sous une forme cartonnée en plus grand format (20 cm x 16 cm), avec l’objectif d’être manipulée. La taille des syllabes entre les différents cartons syllabiques soulève quelques questions : pourquoi ne pas avoir choisi une taille standard pour la syllabe ? Pourquoi les cartons syllabiques sont-ils tous de la même grandeur alors que le nombre des syllabes varie ? Rappelons l’intérêt de la démarche. Il réside fondamentalement dans la capacité à donner une image graphique à la syllabe, sans prendre en considération le nombre de lettres. Bien qu’il s’agisse de respecter les conventions de l’écrit, ce travail s’appuie sur le langage, c’est-à-dire sur l’oral : la question du temps est plus présente que la question de l’espace. Outre la résonance qu’elle soulève avec l’écrit, cette intention active une plus grande aisance de la manipulation. Différencier la taille des cartons syllabiques signifierait une référence à la langue écrite, toute acquise à la dimension spatiale. Ce serait s’éloigner d’une dynamique « phono ⇒ graphique ». Les trois éléments de la langue écrite, en l’occurrence la linéarité, l’ordonnancement et le sens de l’écriture, sont bien présents et permettent, à notre avis, une identification nettement facilitée des syllabes. En conséquence, l’objectif d’une meilleure compréhension du fonctionnement phonographique est renforcé.

La création de ce matériel syllabique soulève un nombre important d’activités dont certaines étaient impossibles à mettre en oeuvre dans le seul registre oral. Nous les citons ici, de manière formelle, tout en sachant qu’il conviendra de les développer :

  1. le dénombrement des syllabes par le choix du carton approprié ;

  2. la correspondance entre l’énoncé oral et l’indication (avec son doigt) des syllabes sur le carton ;

  3. le repérage d’une syllabe dans le mot ;

  4. la recherche de la position d’une syllabe en utilisant des termes spatiaux (premier, dernier, au milieu, troisième...) ;

  5. l’identification d’une syllabe ;

  6. la combinaison de syllabes ;

  7. la recherche d’une syllabe commune.