011c) une matérialisation du phonème

Inspirée des travaux de Calfee, des jetons représentent simplement les phonèmes. A la différence de toutes les expérimentations précédentes, le travail de conscience syllabique se réinvestit pour les exercices de conscience phonémique dans la mesure où les conventions de l’écrit (l’orientation de la gauche vers la droite par exemple) sont encore présentes. Afin de clarifier le type d’activités mises en oeuvre, prenons l’exemple du mot « chat » :

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Figure n°41 Exemple de découpage phonémique selon une démarche de conscience phonographique
  1. le premier temps consiste à présenter l’image à l’enfant ;

  2. puis, toutes les activités de conscience syllabique sont entreprises. Faisons l’hypothèse que l’enfant utilise sans difficulté le carton représentant une syllabe ;

  3. le dernier temps développe une segmentation phonémique avec identification des phonèmes « ch » et « a », que l’enfant représente avec deux jetons.

L’utilisation des jetons sépare bien chaque présence phonémique, incluse dans le mot. Au-delà de cette segmentation, il est possible d’envisager une couleur de jeton pour une identité phonémique. Comme pour la syllabe, de multiples activités permettront à l’élève d’accéder à une conscience phonémique, tout en maîtrisant la relation entre la langue orale et la langue écrite.

Une objection naît du fait que tous les mots ne font pas l’objet d’un découpage aussi aisé que le mot « chat ». Les mots comme « arbre » ou « crocodile » appartiennent à une famille plus difficilement accessible du point de vue de l’analyse phonémique. Il en est de même pour les mots comme « papillon », « nuit » ou encore « lumière » qui offrent une complexité phonémique pratiquement insurmontable pour l’élève. En effet, cette légitime réserve souligne une limite de cette activité phonographique, pour laquelle il conviendra de rechercher différents niveaux de difficulté. Probablement, conviendra-t-il d’inventer une classification avec des mots à exclure en raison de leur complexité. Notons, en même temps, que cet obstacle vaut également pour les évaluations de conscience métaphonologique qui ne se préoccupent pas du lien avec l’écrit.