0113.3. Démonstration de l’intensité de la corrélation

Le coefficient de corrélation est de 0,701. Il témoigne de l’existence d’un lien entre les capacités de conscience phonographiques acquises en grande section et les compétences dans le « lire-écrire » en CP. Toutefois, cette indication se situe dans un absolu sans qu’il soit encore possible de dire si cette corrélation est forte ou non. Nous projetons de qualifier cette corrélation, c’est-à-dire de vérifier sa puissance et, en fin de compte, sa transférabilité à une population plus importante.

Faisons pour cela l’hypothèse H0 d’une absence de corrélation selon laquelle r serait égal à 0. Posons, en même temps, l’hypothèse alternative H1 concernant la présence d’une corrélation avec r ≠ 0. L’intention, par rapport à la loi normale sur une population entière, est de vérifier si le coefficient de corrélation que nous avons calculé appartient ou non à H0 ou bien à H1.

Reprenons cette étape en la représentant sur un graphique où seront présentes l’hypothèse nulle et l’hypothèse alternative. La séparation entre ces deux hypothèses sera déterminée par une valeur théorique que nous appellerons rlu , en réalité un coefficient de corrélation lu. Nous allons revenir sur les moyens mis en oeuvre pour trouver ce rlu mais sachons néanmoins qu’il est recherché principalement à l’aide d’une table.

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Si le coefficient de corrélation que nous avons calculé (rcal), positif, appartient à l’encadrement [0, rlu] alors nous ne pourrons pas accepter cette corrélation à l’échelle d’une population. Par contre, si ce même coefficient est supérieur au rlu alors l’expérimentation que nous avons menée pourra être transférable, selon certaines conditions, à un effectif plus important.

Le coefficient de corrélation « lu » va s’établir à partir d’un niveau de risque accepté, en fait une marge d’erreur que l’expérimentateur s’accorde. En sciences sociales, le risque le plus fréquemment choisi correspond au pourcentage de 5% (P = .05). A ce risque s’adjoint un second élément appelé « nombre de degré de liberté » symbolisé par « ddl ». Dans la mesure où cette étude porte sur un système à deux variables, le nombre de degré de liberté se calcule à partir de l’égalité suivante: ddl = N - 2.

Pour un risque de 5% et un nombre de degré de liberté de 25, la valeur du coefficient de corrélation lu sera alors évaluée à l’aide de la table de Bravais-Pearson. Il en ressort la position suivante:

rlu = 0.380

Dans cette configuration, nous observons que rcal est très supérieur au rlu, ce qui entraîne le rejet sans ambiguïté de l’hypothèse H0. La conclusion de ce travail revient à défendre l’existence d’une corrélation significative entre la présence des compétences conscience phonographique en grande section et la réussite dans le « lire-écrire » au cours du CP. L’idée d’installer une conscience phonographique avant de débuter l’apprentissage formel du « lire-écrire » apparaît, à la lumière de cette expérimentation, comme une démarche pédagogique fondée.

Toutefois, il est nécessaire de nuancer quelque peu cette affirmation. Sur deux aspects importants, des limites peuvent être dévoilées :

Le recours à une seconde expérimentation, menée dans l’établissement Legrand, offre à cet égard des informations plus solides. Les résultats de l’école Simon vont pouvoir être interrogés en comparaison de ceux obtenus dans l’école Legrand.