3. Inefficacité théorique des sanctions monétaires et non monétaires

L’expérience présentée ici cherche à dissocier les conséquences monétaires des sanctions imposées aux passagers clandestins des conséquences morales relatives à la désapprobation des pairs. Afin de tester l’importance respective de ces effets, plusieurs traitements ont été réalisés. Dans un premier traitement appelé SP, les sujets participent à un jeu classique de bien public et n’ont pas l’opportunité de sanctionner leurs pairs. Ce traitement sert de traitement de référence (benchmark) afin d’étudier l’effet des sanctions. Dans un deuxième traitement, appelé MP, les sujets peuvent attribuer des points de sanction monétaire aux autres membres de leur groupe. Les points de sanction sont coûteux non seulement pour ceux qui les reçoivent mais également pour ceux qui les imposent. Ce traitement est similaire à celui de l’expérience de Fehr et Gachter (2000). Nous avons réalisé un troisième traitement appelé traitement avec sanctions non monétaires (NP). Ce traitement est identique au précédent à une exception près : les points de sanction n’affectent les gains ni des agents sanctionnés ni ceux des agents qui sanctionnent. Afin de tester l’importance de la durée de la relation, nous avons comparé les effets des sanctions non monétaires selon que les sujets sont en interaction avec les mêmes autres sujets pour l’ensemble des périodes (condition partenaire) ou qu’ils jouent avec des sujets différents à chaque période (condition étranger). La comparaison des conditions étranger et partenaire permet d’identifier l’effet de la répétition des interactions dans l’augmentation des contributions avec sanctions non monétaires.