2.2.1. Altruisme et envie

Une personne est altruiste si les dérivées partielles de u(x 1 ,...,x n ) par rapport à x 1 ,...,x n sont strictement positives, c’est à dire si son utilité augmente avec le bien être des autres (Andreoni et Miller, 2000 ; Charness et Rabin, 2000) 44 . L’approche fondée sur l’altruisme permet d’expliquer un certain nombre de résultats expérimentaux tels que les résultats des jeux du dictateur ou les comportements observés dans les jeux de don contre don. Toutefois, une telle approche ne peut expliquer pourquoi les sujets s’engagent dans des comportements de sanction qui sont souvent coûteux pour eux-mêmes. Ainsi, l’altruisme ne peut expliquer, ni les niveaux élevés de refus d’offres dans le jeu d’ultimatum, ni les résultats observés sur les jeux de bien public avec sanction. Contrairement à l’altruisme, l’envie suppose que les agents ressentent de la désutilité s’ils ont des gains inférieurs aux autres u(x 1 ,...,x n )/ x j 0 j i mais sont indifférents au fait que les autres puissent avoir des gains inférieurs (Bolton, 1991). Si l’envie permet d’expliquer les résultats des jeux de négociation et de bien public avec sanction, elle ne peut pas expliquer les résultats des jeux du dictateur, de don contre don ou de bien public sans opportunité de sanction.

Notes
44.

L’enclyclopédie Britannica (1998, 15eme édition) définit une personne altruiste comme quelqu’un qui ressent l’obligation de « mettre en avant les plaisirs et soulager les souffrances des autres».