4- Eléments de procédure

Certains éléments de procédure sont communs à l’ensemble des études présentées dans ce rapport. Notamment, elles sont toutes réalisées en monoculaire avec la correction optique optimale établie par l’examen de la réfraction et adaptée à chacune des distances de test selon l’investigation menée. Un seul œil est testé (l’œil atteint de DMLA exsudative selon les critères spécifiés plus haut, dans le cas d’une atteinte monoculaire, ou le meilleur œil en termes d’acuité visuelle Monoyer, dans le cas d’une atteinte binoculaire). L’œil adelphe est occlus au moyen d’un cache placé dans la lunette d’essai et d’une compresse intercalée entre celle-ci et l’œil de l’observateur afin d’éviter l’utilisation de la vision périphérique associée à cet œil. En effet, les patients atteints de DMLA sont encouragés à utiliser une fixation excentrée pour pallier leur scotome central, procédure décrite dans le chapitre IV précédent. Pour ce faire, les mouvements de la tête et des yeux sont laissés libres , d’autant plus qu’à ce stade évolutif de la pathologie, les stratégies oculaires ne sont souvent pas encore établies, obligeant les patients à une recherche personnelle, longue et laborieuse, d’une zone de fixation adaptée à la tâche à effectuer. De ce fait, nous n’avons pas jugé bon de limiter le temps de présentation des stimulus proposés dans nos différentes études. Les stimulations sont en effet disponibles au patient jusqu’à ce qu’il réponde (de façon verbale ou motrice, selon l’étude), les temps de réaction étant mesurés seulement lorsqu’ils sont pertinents. Cette procédure permet, compte tenu de la grande variabilité interindividuelle accentuée, comme nous l’avons vu, par l’avancée en âge et par la pathologie, d’éviter de mettre certains patients dans des situations d’échec. Ainsi, aucune sélection n’est établie sur la base de l’habileté visuomotrice des patients, ou, en d’autres termes sur leur rapidité à percevoir les stimulus. Inversement, fixer un temps de présentation des stimulus trop long aurait pu constituer une perte de temps, inadaptée aux exigences des études cliniques précédemment évoquées. D’autre part, en ce qui concerne les mouvements oculaires , notons qu’ils ne sont pas contrôlés pour la simple raison que nos objectifs expérimentaux ne concernent pas les stratégies oculomotrices adaptatives développées par les patients dont le champ visuel est atteint.

Enfin, une dernière caractéristique procédurale commune à nos études concerne le caractère photopique, après adaptation, des stimulations présentées ou des conditions lumineuses ambiantes.

Il convient maintenant de présenter plus en détails chacune de ces études en spécifiant ses buts, sa méthodologie et ses résultats, afin de voir quels éléments de réponse elles apportent à la problématique générale, qui est d’évaluer la vision fonctionnelle de patients atteints d’une certaine forme de DMLA, en analysant les caractéristiques psychophysiques qui sous-tendent certaines activités visuelles de haut niveau.