Effet de l’âge et de la pathologie visuelle sur la sensibilité chromatique

La vision des couleurs ne constitue pas une plainte courante pour les patients atteints de dégénérescence maculaire, en dépit du fait qu’ils développent le plus souvent un scotome central absolu (où les cônes sont concentrés). Nos résultats montrent que, quelle que soit la population, l’axe achromatique est celui qui procure la meilleure performance. Pour les sujets témoins jeunes, l’effet significatif de l’axe obtenu est dû à l’axe achromatique comparativement aux autres, mais il n’y a pas de différence significative entre les trois axes chromatiques. Le même profil de résultats est obtenu par les sujets témoins âgés. En ce qui concerne ces deux groupes, les moyennes marginales montrent la tendance de l’axe deutan à être le plus difficile.

A l’inverse, les performances des patients atteints de DMLA témoignent d’un effet significatif lorsque l’on compare les axes protan, deutan et tritan. Les moyennes marginales confirment leur difficulté à réaliser la tâche sur l’axe tritan. Ce résultat semble mettre en évidence un effet de la pathologie visuelle, particulièrement marqué sur cet axe, même si les vitesses de traitement des patients sont inférieures à celles des sujets témoins pour l’ensemble des axes. La plus grande vulnérabilité des cônes S a déjà été mentionnée dans la littérature (Adams et al., 1991 ; Greenstein et al., 1990 ; Higgins et al., 1989 ; Higgins et al., 1988 ; Knoblauch et al., 1987).