Exploration sérielle ou parallèle et niveau de contraste

La diminution des temps de réaction avec l’augmentation du nombre de pastilles est révélatrice d’une exploration visuelle qui ne serait ni séquentielle ni globale, ces dernières prédisant en effet respectivement une augmentation ou une indépendance des temps de réaction vis à vis du nombre de distracteurs. Nos résultats ne permettent donc pas de valider notre première hypothèse selon laquelle les patients réaliseraient cette tâche sur un mode séquentiel plutôt que global. Selon Nagy et Sanchez (1990), le type d’exploration visuelle réalisée (séquentielle ou globale) est fonction du niveau de contraste : les sujets procéderaient à une recherche séquentielle à faible contraste chromatique et à une recherche plus globale à un niveau de contraste critique. Sans que l’on puisse déterminer la stratégie parallèle ou sérielle utilisée, nos résultats montrent que l’exploration visuelle est effectivement plus efficace lors de contraste élevé (dès 50% de contraste) pour chacune des populations étudiées. Il convient cependant de nuancer ce résultat puisque les contrastes sont précisés dans notre étude en termes de contraste maximal disponible sur chaque axe plutôt qu’en termes de critère physiologique tel que, par exemple, un contraste des cônes ou un contraste normalisé par rapport au seuil de sensibilité. Pour cette raison, la question relative au contraste critique sous-tendant une performance optimale reste ouverte, mais fera l’objet d’investigation complémentaire. Par ailleurs, le contraste minimal fonctionnel est plus élevé chez les patients que chez les sujets témoins âgés, comme le prédit notre seconde hypothèse. Au plus fort niveau de contraste (soit 0.75), les performances des patients demeurent en effet nettement inférieures à celles de leurs homologues sains obtenues au plus faible niveau de contraste (0.25) (Fig. III-6). Leurs profils de performances sont toutefois comparables puisqu’au-delà de 50% de contraste, leurs vitesses de traitement des stimulus n’évoluent plus de façon sensible (Fig. III-6).

Afin de vérifier l’effet de configuration d’une part, et d’approfondir les résultats obtenus chez les patients d’autre part, une contre-expérience a été menée. Celle-ci se divise en deux parties afin de s’adapter aux spécificités de chacune des populations étudiées (témoins / patients).