Rôle de l’incertitude spatiale

Ces performances significativement meilleures pour les stimulus à 8 pastilles à bas contraste peuvent à nouveau être expliquées en termes d’incertitude spatiale chez les patients. En effet, la contre-expérience les concernant confirme que leurs vitesses de traitement diminuent avec la distance ordinale séparant les pastilles. Dans le cas des stimulus composés de 8 pastilles à nouveau positionnées sur un cercle virtuel, toutes les pastilles sont côte à côte, c’est-à-dire que la distance les séparant est minime. Ceci guide donc l’exploration visuelle des patients dont le champ visuel est altéré. Cette dernière est par contre totalement désorganisée lorsque les pastilles sont aux antipodes sur le cercle virtuel, et d’autant plus lorsque le contraste est faible.

En conclusion, l’hypothèse de l’incertitude spatiale avancée lors de l’étude pilote est confirmée par les résultats des patients de la contre-expérience. L’incertitude spatiale qui découle de la distance ordinale séparant les pastilles constitue donc une explication plausible à l’interaction obtenue entre le contraste et le nombre de distracteurs à faible contraste. En ce qui concerne les sujets témoins, la contre-expérience corrobore l’effet de la configuration pour expliquer leurs performances obtenues lors de l’étude initiale. Il convient donc de dissocier les résultats des sujets témoins de ceux des patients car les stratégies exploratoires mises en œuvre pour réaliser la tâche se distinguent sans doute du fait de la différence d’intégrité du champ visuel de ces deux populations. Les résultats de l’une ne permettent donc pas d’expliquer les résultats de l’autre, mais peuvent servir de base de comparaison.