2- Les basses fréquences spatiales sont-elles suffisantes pour identifier des images lors de DMLA ?

Selon le modèle Coarse-to-Fine, les informations grossières véhiculées par les BFS seraient intégrées avant les informations plus fines (HFS). Cette asymétrie temporelle de prise d’informations au profit des BFS leur confère donc un rôle prépondérant dans le processus perceptif (Parker et al., 1992 ; Schyns & Oliva, 1994). Cependant, la contribution de chaque gamme de fréquences spatiales dans la réalisation d’une tâche particulière (par exemple l’identification de formes) reste en général méconnue, qui plus est lors de déficit visuel. Contrôler, au moyen d’une technique de filtrage, le contenu fréquentiel disponible au sein des stimulus permet d’investir cette question. Ainsi, nos études ont montré que les basses fréquences spatiales demeurent accessibles aux patients atteints de DMLA et sont suffisantes pour permettre l’identification de formes plus au moins complexes. Les courbes en S représentant les résultats des patients témoignent qu’au-delà de 1 c/deg, leurs performances n’évoluent plus de façon aussi drastique que pour les fréquences spatiales inférieures. Ceci témoigne de l’importante contribution des fréquences spatiales inférieures à 1 c/deg dans l’identification de formes. Cependant, les sujets témoins obtiennent de meilleures performances à des fréquences spatiales inférieures, ce qui suggère que la sensibilité des patients atteints de DMLA est diminuée, y compris dans la gamme des BFS.