5. CONCLUSION

Étant donné les caractéristiques de l’interprétation (caractère oral ; délais courts ; dynamique de la langue parlée), il n’est guère surprenant que les enseignants-praticiens mettent en exergue l’importance d’un débit aisé. En revanche, ils ne précisent pas de façon détaillée en quoi consiste cette aisance du débit.

Il est possible d’évaluer l’aisance à travers plusieurs « variables temporelles » propres à la production orale – par exemple, la vitesse du débit, les faux départs, les répétitions etc. Parmi ces variables, les pauses, en principe, ne sont pas difficiles à identifier (voir ch. 2, section 4). La démarche qui consiste à les quantifier par rapport à l’ensemble du discours est donc relativement simple.

La comparaison de différents discours à travers l’examen de la fréquence ou de la durée totale des variables temporelles, y compris des pauses, présuppose l’emploi d’un dénominateur commun. Il ne suffit pas de rapporter la durée totale des pauses à la durée totale du discours, à moins que celle-ci ne soit invariable. Une démarche possible consiste à calculer des valeurs moyennes, par rapport à une unité de temps donnée – par exemple, la durée des pauses par minute de production orale.

A de rares exceptions près (voir chapitre suivant), on peut dire que plus l’expression est caractérisée par des pauses, moins elle est considérée comme aisée. En interprétation de conférence, cette prémisse permet d’envisager l’étude de l’aisance du débit, à travers la quantification des pauses, chez des sujets à des niveaux différents de formation et d’expérience.

Toutefois, avant d’examiner la durée des pauses dans un échantillon d’interprétations, il convient de commenter dans les chapitres suivants les thèmes suivants: les pauses (ch. 2) ; les contraintes de l’interprétation (ch. 3) ; les pauses en interprétation consécutive (ch. 4) ; et l’évolution des compétences qui contribuent à l’aisance (ch. 5).