4.1.1 L’Évaluation de l’aisance en dÉbut de cursus

L’évaluation des aptitudes (par ex., au moment des épreuves d‘admission au cursus) fait l’objet d’un certain nombre d’études (par ex., Carroll 1978, Longley 1989, Bowen & Bowen 1989, Russo 1989, Dodds 1990, Gringiani 1990, Russo 1993). Sur 78 articles sur la formation parus dans The Interpreters’ Newsletter entre 1988 et 1997, six ont pour objet l’évaluation des aptitudes (Mead 1997: 26).

Ces études ne commentent pas toujours de façon explicite l’aisance de la parole. J.B. Carroll (1978), tout en évoquant l’importance de la « fluency », souligne que les tests utilisés pour l’évaluer examinent généralement la production écrite(voir section 2.1 du présent chapitre). P. Longley (1989) et D. & M. Bowen (1989) ne précisent pas s’ils évaluent la « fluency » dans les épreuves d’admission, à Londres (Polytechnic of Central London) 68 et à Washington (Georgetown University) respectivement ; toutefois, Carroll observe que les Bowen l’utilisent comme paramètre d’évaluation (1978: 122).

J. Dodds (1990) décrit l’évaluation des aptitudes à l’Université de Trieste, en vue de l’orientation vers le cursus d’interprétation ou de traduction. Dans ce cadre général, il estime que l’épreuve de traduction à vue devrait mettre en lumière une présentation « claire et assurée, sans confondre l’auditeur par une suite de pauses, d’hésitations […] » (Dodds 1990: 19 ; traduit par nous). 69 L’auteur ne précise pas si les pauses et les hésitations font l’objet d’une évaluation systématique.

En résumé, les différents auteurs soulignent l’importance de l’aisance comme aptitude à l’interprétation ; ils ne précisent pourtant pas dans quelle mesure ils évaluent la gestion des pauses aux tests d’admission ou d’orientation.

Notes
68.

La Polytechnic of Central London s’appelle actuellement Westminster University. Cette dernière assure toujours un cursus d’interprétation d’un an, réservé aux titulaires d’une licence.

69.

“in a clear confident manner, without confusing the receptor with a whole series of pauses, hesitations […]” (Dodds 1990: 19).