3.4 ComparabilitÉ des discours source

Les deux discours source sont assez comparables de plusieurs points de vue:

  1. ils examinent des thèmes d’histoire contemporaine ;
  2. ils sont adressés à un auditoire de non spécialistes ;
  3. ils ne présupposent pas de connaissances extra-linguistiques hors du commun (voir Gile 1995a: 216) ;
  4. les orateurs ne lisent pas ;
  5. ils n'utilisent pas de diapositives/transparents ;
  6. les deux extraits sont plus ou moins de la même durée (3’50” et 3’40”) ;
  7. la densité informationnelle et le niveau de difficulté des concepts sont pareils: chaque discours comprend une dizaine de concepts clefs, qui relèvent principalement de l’histoire politique et économique du vingtième siècle (voir section précédente, tableaux 6 et 7) ;
  8. le débit moyen, mesuré en mots/minute, est comparable chez les deux orateurs (en anglais, 488 mots en 3’50” = 127 mots/min. ; en italien, 437 mots en 3’40” = 119 mots/min.)La comparaison du débit en mots/minute entre différentes langues est grossière (Pöchhacker 1993), mais elle suffit à vérifier que la vitesse des orateurs est plus ou moins comparable..

Le dernier point (débit de l’orateur) fait l’objet de nombreuses observations dans les écrits sur l’interprétation simultanée (Gile, 1995a: 37). Pour la consécutive, bien que le débit de l’orateur représente une contrainte au moins aussi forte qu’en simultanée, nous ne connaissons pas de recommandations « consensuelles ». En tout état de cause, les premières séances ont suffi à vérifier que le débit des deux orateurs et la qualité sonore des enregistrements étaient compatibles avec une prise de notes efficace.

Les discours représentent un niveau modeste de difficulté et de complexité. Dans la pratique professionnelle et dans les examens universitaires également, les interventions interprétées en mode consécutif sont souvent plus longues et plus complexes. Toutefois, dans la présente étude il a fallu tenir compte des considérations suivantes: (i) les discours source devaient être accessibles à des étudiants en début de cursus de formation ; (ii) la comparaison des pauses à différents niveaux de formation et d’expérience ne présuppose ni une consécutive longue ni un thème difficile ; (iii) la discussion des pauses après une consécutive longue risque de devenir lourde pour les sujets, dont la participation à l’étude est volontaire.