1.1. Le traitement de la cohérence sémantique du texte

1.1.1. Le modèle proposé par Kintsch & van Dijk (1978) : la cohérence référentielle comme critère de base de la cohérence sémantique

La notion de propositions

Le modèle de Kintsch et van Dijk (1978) suppose que la structure de surface d’un texte est interprétée comme un ensemble de propositions qui peuvent être considérées comme des unités d’informations discursives permettant de quantifier le contenu sémantique du texte. La proposition est ‘la forme minimale la plus satisfaisante pour rendre compte d’un micro-univers. C’est-à-dire d’une scène peuplée a minima d’un actant qui fait l’action et de l’acte que le verbe accomplit’ (Ghiglione & Blanchet, 1991, p. 39). Elle est donc constituée d’un ensemble de concepts verbaux prenant la forme d’un prédicat suivi d’une séquence de n arguments. Les arguments qui composent une proposition, sont considérés comme des éléments individuels dont les fonctions sémantiques peuvent être celles d’agent, d’objet ou de but. Le prédicat de chaque proposition peut prendre la forme d’un verbe, d’un adjectif, d’un adverbe ou d’un connecteur : il réfère aux propriétés des éléments individuels, ou établit des relations entre elles (e.g., la phrase ’Michel accueille les clients’ sera exprimée par le prédicat ACCUEILLIR et par les deux arguments A1 : Michel, A2 : clients). Certaines propositions peuvent avoir comme argument d’autres propositions sur lesquelles le prédicat opère. Ces propositions sont considérées comme étant plus complexes que les propositions dont les prédicats opèrent sur des arguments simples (e.g., la phrase ’Michel accueille les clients et les place’ sera exprimée par trois propositions : P1 : ACCUEILLIR (Michel, clients) ; P2 : PLACER (Michel, clients) ; P3 : ET (P1, P2). Dans ce cas, P3 est considérée comme ’complexe’ puisque le prédicat ET opère sur deux autres propositions).

Cet ensemble de propositions est ordonné à deux niveaux - local (i.e., la microstructure) et global (ie., la macrostructure) - à l’aide de diverses relations sémantiques qui sont, soit directement exprimées dans la structure de surface du texte, soit inférées durant le processus de compréhension.