1.1.1.a Le niveau local ou la microstructure du texte

La microstructure et la cohérence

Au niveau local, la structure du texte est constituée de séquences de propositions (la base de texte) qui sont linéairement cohérentes : les propositions d’une séquence sont interprétées en fonction de l’interprétation donnée aux autres propositions du texte, et sont reliées deux à deux si les faits qu’elles dénotent sont reliés. Ces séquences satisfont la contrainte de l’interprétation relative (van Dijk, 1977). van Dijk (1977) a distingué trois autres catégories de contrainte qui s’appliquent à l’établissement de la cohérence linéaire et qui sont :

  • De nature référentielle. La cohérence d’un texte dépend de la cohérence du fragment de monde possible ou du cours des événements qu’il représente. Appliquées au système de notation propositionnelle, deux propositions, P1 et P2, sont cohérentes référentiellement, lorsqu’une proposition P1 constitue l’argument d’une proposition P2, ou lorsqu’elles partagent un même argument A. Cet élément récurrent A peut apparaître strictement ou sous la forme de marques anaphoriques ou de substitutions lexicales par exemple. Selon Kintsch et van Dijk (1978), cet indicateur de cohérence référentielle est probablement le plus important pour la cohérence de la structure sémantique du texte ;

  • De nature intensionnelle ou conceptuelle. Pour qu’un texte soit jugé cohérent, il faut qu’il existe une unité au niveau de son thème et une logique du déroulement de ses séquences assurée par des transitions compréhensibles. Les faits que les propositions dénotent doivent être reliés au thème général, c’est-à-dire provenir du même domaine de l’espace sémantique. Par ailleurs, bien qu’un taux de répétition soit nécessaire à la cohérence d’un texte, il faut échapper à la circularité en ajoutant régulièrement un apport informatif. La production d’un texte cohérent exige donc le respect d’un équilibre difficile entre répétition d’éléments, c’est-à-dire continuité thématique (i.e., ce dont on parle), et apport d’éléments nouveaux, c’est-à-dire progression rhématique (i.e., ce que l’on en dit) ;

  • De nature pragmatique. Le texte doit être informatif. Une information que le lecteur connaît déjà n’a pas besoin d’être exprimée et assertée ; elle peut rester implicite. Enfin, il doit exister des relations de congruence entre les états, les événements et les actions énoncés dans un texte. Ces derniers doivent s’articuler entre eux par rapport aux relations de cause, de condition, de conséquence, etc. du type de monde reconnu par le narrateur et le lecteur du texte.