1.1.1.b Le niveau global ou la macrostructure du texte

Les macrorègles

La formation de la macrostructure a lieu au cours de la lecture, et non a posteriori (van Dijk, 1977). Elle correspond à plusieurs niveaux globaux de représentation de la signification et est disponible quand il est nécessaire de résumer un texte.

La macrostructure est une structure émergente du microtraitement des textes, plutôt qu’une structure stockée de façon permanente en mémoire (Tapiero, 1992). Les macropropositions qui la composent se substituent aux séquences de propositions qu’elles représentent par un processus de réduction de l’information dont le but est de supprimer le détail des propositions individuelles. Cette transformation sémantique est gouvernée par des macrorègles dont l’application doit respecter deux contraintes : [1] les macrorègles doivent conduire à une information abstraite et pas trop générale (et donc, non informative) ; [2] une fois qu’un certain niveau d’abstraction est atteint, les macrorègles doivent cesser d’être appliquées, pour permettre à l’information réduite de conserver sa structure propositionnelle. van Dijk (1977) a distingué quatre catégories de macrorègles :

  • La règle de généralisation. Elle permet aux prédicats et arguments d’être généralisés par un concept superordonné. La nature réductrice de cette règle est basée sur la suppression de certaines propriétés essentielles qui, à un certain macroniveau, deviennent non pertinentes ;

  • La règle de suppression. Elle enlève des propositions entières de la base de texte, lorsque celles-ci sont, soit non importantes pour l’interprétation du reste du texte, soit non pertinentes car déterminant l’interprétation d’une proposition elle-même superordonnée ou remplacée ;

  • La règle d’intégration. Elle supprime une information détaillée, lorsqu’elle peut être intégrée à une autre proposition du texte. Cette information peut être une condition, une composante, ou une conséquence du fait dénoté par la proposition à laquelle elle a été intégrée ;

  • La règle de construction. Elle permet d’introduire, au macroniveau, une information nouvelle. Cette information est nouvelle, dans le sens où elle n’appartient pas à la base de texte, et où elle n’est pas impliquée par des propositions de la base de texte. Cette dernière règle indique ainsi que la formation d’une macrostructure n’est pas exclusivement déductive. Elle est aussi basée sur l’induction : une macroproposition peut parfois être inférée sur la base d’une connaissance incomplète.