1.2.2.a La phase de construction

Durant le processus de construction, sont activées par l’intermédiaire de règles ’lâches’, des propositions qui peuvent être aussi bien pertinentes que contradictoires, voire incorrectes. Le modèle distingue trois catégories de propositions : [1] des propositions directement dérivées de l’input linguistique, [2] des propositions directement associées dans le réseau associatif en mémoire à long-terme et avec lequel le texte est mis en résonance, et [3] des propositions inférées issues de la confrontation entre le réseau de connaissances du lecteur et le réseau propositionnel qui constitue la base de texte (e.g., inférences de liaison, macropropositions).

L’ensemble des propositions activées au cours de plusieurs cycles de traitement du texte sont alors interconnectées dans un réseau, les forces de liaison entre chacun de ces éléments étant spécifiées dans une matrice de connectivité (valeurs de connectivité comprises entre –1 et +1). Ainsi, les connexions entre les propositions issues du texte sont assignées d’une valeur positive qui est proportionnelle à leur distance sémantique dans la base de texte, tandis que les connexions entre les propositions inférées héritent des coefficients de connectivité positifs ou négatifs du réseau associatif en mémoire à long-terme.

Le résultat du processus de construction est donc une base de texte initiale, qui est plus riche que celle envisagée par le modèle antérieurement développé (i.e., Kintsch & van Dijk, 1978), car elle combine deux sources d’informations : les informations qui proviennent du texte, et les connaissances initiales du lecteur. Toutefois, cette base de texte est incohérente et certainement contradictoire. Elle est alors sujette à un processus d’intégration pour former une structure cohérente.