2.1.2.a La microstructure d’un domaine de connaissances

Pour élaborer la microstructure d’un domaine, le sujet doit d’une part, catégoriser chaque prédication à partir des unités sémantiques fondamentales (ou universaux cognitifs) que sont celles d’état et d’événement (Baudet, 1990 ; François, 1989, 1990, 1997), et d’autre part, établir des relations de cohérence locale (relations topologiques, temporelles et causales) entre les états et les événements ainsi identifiés. Les représentations d’état et d’événement sont deux classes de procès. Pour Baudet (1990), percevoir un état, c’est percevoir la constance dans une durée d’une configuration d’individus (ou d’objets), des propriétés des individus (ou des objets) ainsi que de leurs relations statives (e.g., localisation, comparaison). Les états peuvent être dynamiques (e.g., ’la tempête gronde’), lorsqu’ils décrivent un mouvement ou un jeu de forces en équilibre qui persiste dans un intervalle temporel donné. Le trait sémantique qui permet d’établir la différence entre un état et une propriété est celui de localisation temporelle : alors qu’un état est transitoire, une propriété est stable. Un événement se définit par les modifications d’état (non intentionnelles) qu’il entraîne à un moment donné. Baudet (1990) a distingué plusieurs types d’événements tels que : [1] un événement non préservateur (ou dynamique) dont le trait définitoire particulier est la différence entre l’état initial et l’état final, [2] un événement préservateur (un état ne change pas alors qu’il aurait dû changer dans le cours naturel des choses), et [3] un événement qui consiste en un retour à l’état initial (d’où une absence de différence entre l’état initial et l’état final). Un événement peut aussi être qualifié de causateur, lorsqu’il décrit une modification (la condition) nécessaire à l’apparition d’une autre modification (l’effet). Les traits sémantiques qui permettent aux sujets de faire la distinction entre les représentations d’état et d’événement sont donc ceux de changement et de causation (Baudet, 1990).