2.2.1.b La tâche de comparaison de concepts

La tâche de comparaison de concepts est peu dépendante d’un accès direct et conscient aux connaissances en mémoire. Au cours de cette tâche, les sujets sont amenés à juger, à l’aide d’une échelle numérique comprise entre 1 et 7 (ou entre 1 et 9), la similitude ou le poids de la relation qui unit chaque paire d’une série de concepts relatifs à un domaine de connaissances. Ainsi, les sujets peuvent attribuer à une paire de concepts, soit la note de 2 lorsqu’ils considèrent les concepts peu reliés sémantiquement, soit la note de 6 lorsqu’ils les jugent fortement connectés. Diekhoff (1983) a observé une forte corrélation entre les performances obtenues à la tâche de comparaison de concepts, et celles obtenues à deux tâches de compréhension d’un domaine (la psychologie) (la définition de concepts avec choix multiples pour évaluer la compréhension superficielle du domaine, et la rédaction d’essais sur la relation entre des concepts pour évaluer un niveau de compréhension plus profond). D’après ce résultat, la tâche de comparaison de concepts semble être adaptée pour tester l’organisation des connaissances d’étudiants dans une discipline particulière. Ainsi, Diekhoff (1983) évoque la nécessité d’une telle épreuve lorsqu’il s’agit de rendre compte de l’efficacité d’un enseignement et de motiver l’apprentissage. De plus, dans l’expérience de Diekhoff (1983), cette tâche a été administrée deux fois pour observer la capacité des sujets à émettre des jugements stables. L’auteur a utilisé la vérification de la fiabilité des jugements comme mesure potentielle de la compréhension du domaine. Ainsi, la stabilité d’un jugement était compromise lorsque le sujet n’avait pas réellement compris la relation entre les concepts d’une paire, laquelle était alors évaluée sur la base d’une intuition. Une telle mesure peut donc être utilisée pour différencier ce qui relève d’idées fausses, et ce qui relève d’un manque de connaissances. Une forte fiabilité des jugements associée à une faible similarité entre la structure cognitive d’un étudiant et une structure de référence (celle d’un expert) indiquerait l’existence d’une connaissance incorrecte du domaine abordé (Stanners, Brown, & Holmes, 1983).