3.2.3.3.b La tâche de reconnaissance d’énoncés

Les sujets qui ont étudié un organisateur-états (ET+/EV-, ET+) devraient présenter une proportion de réponses correctes plus importante et des temps de réponse plus courts à la tâche de reconnaissance que ceux qui ont étudié un organisateur-événements (ET-/EV+, EV+). De plus, la proportion de réponses correctes devrait être plus élevée et les temps de réponses plus courts pour les débutants qui ont étudié un organisateur-états que pour ceux qui ont étudié un organisateur-événements, tandis que l’inverse devrait être observé pour les experts.

Nous pouvons aussi supposer un effet différentiel des états et des événements sur les niveaux de représentation du texte d’apprentissage (i.e., de surface, sémantique et situationnel). Pour les inférences, la probabilité de les rejeter devrait être plus élevée lorsqu’elles référent à des événements plutôt qu’à des états. En effet, si les sujets ont produit des inférences sur les états durant la lecture, au moment de la reconnaissance, ils ne sauront plus distinguer si les énoncés ’inférences’ relatifs aux états étaient présents ou non dans le texte d’apprentissage. Pour les autres types d’énoncés (i.e., originaux, paraphrases, et distracteurs), leur catégorie sémantique (états ou événements) ne devrait pas avoir d’effet sur leur reconnaissance.

Nous avons fait l’hypothèse selon laquelle les sujets qui ont lu un organisateur initial dont la nature sémantique était identique à celle du texte d’apprentissage (i.e., congruence) devraient élaborer une représentation sémantique plus appropriée du texte que ceux qui ont lu un organisateur initial dont la nature sémantique était différente (i.e., non-congruence). Par conséquent, pour les originaux et les paraphrases, la proportion de réponses correctes devrait être plus importante et les temps de réponse plus courts dans les conditions de congruence sémantique que dans celles de non-congruence. De plus, nous avons supposé qu’un modèle de situation plus élaboré devrait être construit dans le cas où la nature sémantique de l’organisateur initial et celle du texte d’apprentissage sont différentes, et ce d’autant plus que les sujets sont experts dans le domaine évoqué par le texte. Pour les inférences, la probabilité de les rejeter devrait donc être plus faible dans les conditions de non-congruence que dans celles de congruence, cette différence devant être plus importante pour les experts que pour les débutants.

Enfin, nous avons supposé que la tâche de résumé devrait inciter les lecteurs à se focaliser sur la mémorisation du texte d’apprentissage, tandis que la tâche de schéma devrait les encourager à traiter plus profondément le texte. Ainsi, pour les originaux et les paraphrases, la proportion de réponses correctes devrait être plus élevée et les temps de réponses plus courts dans la condition ’résumé’ que dans la condition ’schéma’. Pour les inférences, la probabilité de les rejeter devrait être plus faible dans la condition ’schéma’ que dans la condition ’résumé’, cette différence devant être par ailleurs plus importante pour les experts que pour les débutants.