4.1.2. Les modèles de l’intégration des informations textuelles et picturales

Pour traiter des informations qui sont issues à la fois du texte et d’illustrations, le lecteur doit mettre en oeuvre des processus de sélection, d’organisation et de coordination. Ainsi, il doit [1] évaluer l’information textuelle et décider quels points particuliers des illustrations il est pertinent d’explorer (Hegarty & Just, 1993), [2] structurer et maintenir simultanément en mémoire des informations de nature différente, pour [3] les coordonner et construire ainsi une représentation unifiée de la situation évoquée.

Bétrancourt (1996) a évoqué trois modèles distincts, qui rendent compte des mécanismes cognitifs sous-jacents à l’intégration ’texte-illustrations’ :

D’après la position amodale soutenue par Pylyshyn (1973), la mémorisation d’une information ne dépendrait pas de son mode de présentation. Toutefois, il a été observé que le rappel est supérieur pour des concepts lorsqu’ils sont présentés sous une forme imagée plutôt que verbale (Lieury, 1992). D’autre part, les illustrations sont reconnues comme étant bénéfiques à la mémorisation de textes (Gyselinck, 1995, 1996). Cette théorie étant donc difficilement défendable, nous nous ciblerons sur la description des deux autres modèles.