Les temps pour les réponses correctes

Le facteur Catégorie sémantique de l’inférence présentait un effet simple dans l’analyse par sujets : F 1(1, 80) = 6.38, p<.05. Les temps étaient plus courts pour les inférences sur les états (M = 321.50 ms) que pour celles sur les événements (M = 351.26 ms). L’effet de la catégorie sémantique de l’inférence était fonction du niveau d’expertise initial des lecteurs : F 1(1, 67) = 6.4, p<.05 ; F 2(1, 12) = 5.7, p<.05. Les experts vérifiaient plus longuement les inférences sur les événements (M = 355.50 ms) que celles sur les états (M = 285.93 ms), tandis qu’il n’y avait pas de différence entre les deux catégories d’inférences pour les débutants (pour les états : M = 354.17 ms ; pour les événements : M = 347.38 ms).

En résumé, les résultats aux tâches de lecture et de vérification d’inférences sont en accord avec ce qui a été observé dans nos première et deuxième expériences, et confirment l’idée selon laquelle la construction du modèle de situation est influencée dès le début de la lecture à la fois par les connaissances initiales des lecteurs et la catégorie sémantique des informations apportées par le texte. Ainsi, la représentation est plus précise et plus accessible en mémoire lorsqu’elle a été élaborée par des lecteurs avec de nombreuses connaissances sur le domaine d’une part, et lorsqu’elle porte sur les états du domaine, d’autre part. Les données mettent également en évidence une interaction entre les connaissances initiales des lecteurs et la catégorie sémantique des informations à acquérir. Les experts accèdent moins rapidement aux événements qu’aux états, tandis qu’il n’y a pas de différence entre ces deux catégories pour les débutants. Les experts semblent avoir construit un modèle mental des événements moins approprié que celui des états, tandis que les débutants semblent ne pas avoir effectué de traitement différencié de ces deux catégories d’informations.