1.3.2.3. COMPORTEMENT DES REPRÉSENTANTS SYNDICAUX : DÉSINTÉRÊT

Les caractéristiques des relations sociales en France ont le plus souvent mis de côté le problème des personnes illettrées et de faible niveau de qualification. D’une manière générale, les thèmes dominants défendus par les syndicats portent plutôt sur les salaires, la durée et les conditions de travail ou les classifications plutôt que sur la formation169 malgré l’existence d’une commission formation au sein des Comités d’Entreprise. En matière de lutte contre l’illettrisme, il apparaît que les partenaires sociaux préfèrent le statu quo plutôt que le risque de changement dans ce domaine. Les questions d’actualité sur la formation, avec le projet de réforme, la validation des acquis de l’expérience (VAE), la question des parcours individuels en sont un exemple. Les rapports du ministère de l’emploi et de la Solidarité regrettent en effet souvent « la faible implication des partenaires sociaux » pour faire évoluer le système de formation français170.

Plusieurs raisons ont pu être avancées pour expliquer cette lacune. La première est que les syndicats et les instances de représentations du personnel mettent d’abord en avant les revendications de leurs adhérents, ce qui ferait passer au second rang la défense de la formation continue et des personnes en voie d’exclusion. Une autre raison est qu’à l’instar des dirigeants, les syndicats ne sont pas suffisamment informés sur l’existence de méthodes et d’aides adaptées pour remédier à l’illettrisme en entreprise.

Notes
169.

Voir par exemple le cas d’une enquête de la SOFRES parue dans Entreprises et carrières, n°429 du 07 avril 1998 où 70 % des salariés interrogés pensent que la formation n’est pas la priorité des syndicats.

170.

Voir en particulier les notes d’actualités de Centre-Inffo de février 2000 ou décembre 2001 (Inffo Flash, n°580).