2.3. CONTRIBUTION AUX TRAVAUX DE L’ISEOR

Les premiers travaux du laboratoire de l’ISEOR sur le thème de l’illettrisme datent de 1977227 avec la mise en évidence, par H. Savall, de l’importance des savoirs généraux et de la formation initiale dans les conditions de vie et l’évolution professionnelle de tout salarié. Ces premiers travaux déjà orientés vers les conditions de la performance économique et sociale des entreprises et organisations ont été dans les années 80 repris et contextualisés, au travers d’expérimentations en entreprises, par différents chercheurs. Nous pouvons citer parmi eux les travaux de E. Beck sur l’analyse de l’adéquation formation-emploi en 1981228 et 1982229 et les travaux de H. Savall et M. Bonnet230. Dans les années 90, ces chercheurs ont fait de l’illettrisme un de leurs thèmes de recherche et de nombreuses recherches-interventions231 ont porté sur ce thème. Ces travaux ont permis au laboratoire de l’ISEOR de devenir un partenaire privilégié du Groupe Permanent de Lutte contre l’Illettrisme et de collaborer avec lui sur de nombreux projets ou programmes de recherche. Ce partenariat s’est concrétisé en 1996232 par une publication de l’ISEOR dans le bulletin du GPLI et par le co-pilotage, en 1998, d’un groupe de travail national sur le thème de « l’illettrisme et l’emploi » auquel nous avons nous-même participé.

Nos travaux s’inscrivent dans la lignée des connaissances accumulées par le laboratoire de l’ISEOR depuis 1977 et ont pour objectif la recherche de validité interne et externe à la fois des résultats issus des travaux mentionnés et des travaux conduits sur ce thème depuis 1998 dont cette thèse est l’aboutissement. Notre but est double : tester et confirmer la possibilité d’étendre les résultats obtenus par l’équipe de recherche de l’ISEOR, sur la base des travaux de 1977 à 1998, à d’autres éléments et à d’autres contextes à partir des dix entreprises que constitue notre base expérimentale, et nous assurer de la pertinence et de la cohérence des résultats issus de ces dix cas avec les principes fondamentaux de l’analyse socio-économique.

Notes
227.

SAVALL H., « Propositions en vue de développer la contribution de la formation initiale à l’amélioration des conditions de travail », Revue Enseignement et Gestion, n°3, octobre 1977, pp. 87-97.

228.

BECK E., « Enjeux de l’équilibration formation-emploi dans la firme industrielle », Revue Française de Gestion, n°37, septembre-octobre 1982, pp. 51-58.

229.

BECK E., « Equilibration formation-emploi et changement de structure des qualifications en milieu industriel », Thèse de doctorat, sous la direction de SAVALL H., février 1981, 715 p.

230.

BONNET M., « Expériences de traitement de l’illettrisme en entreprise industrielle. Cas d’une intervention socio-économique dans une verrerie », Actualité de la Formation Permanente, n°96, 1988, pp. 27-29.

231.

BONNET M. et AGNESE V., « Méthode socio-économique de lutte contre l’illettrisme. Enseignements retirés d’expérimentations réalisées dans une entreprise et dans une ville », Rapport ISEOR, sous la direction de SAVALL H., janvier 1991, 14 p. et « Surmonter les dysfonctionnements liés à l’illettrisme et aux bas niveaux de qualification en entreprise. Guide méthodologique de gestion socio-économique des actions de formation intégrée », Rapport ISEOR, sous la direction de SAVALL H., janvier 1991, 26 p.

232.

BONNET M., « Entreprises et illettrisme », Bulletin du Groupe Permanent de Lutte contre l’Illettrisme, n°34, octobre 1996, pp. 1-3.