Conclusion

Nous avons découvert dans ce chapitre comment Pestalozzi menait son action pédagogique pour permettre à l’apprenant de construire ses connaissances. Selon ce pédagogue suisse, la première démarche de la connaissance, c’est le choc des choses. L’enfant doit voir les choses de sa condition d’existence, les manipuler, les sentir, les entendre, s’exprimer à leur sujet. C’est le rapport brut aux choses, l’Anschauung, qui est le fondement du savoir.

Pour l’apprentissage intellectuel comme pour l’éducation morale, Pestalozzi a organisé tout son dispositif pédagogique autour de ce concept d’Anschauung. Nous avons illustré nos propos en montrant comment Pestalozzi organisait l’apprentissage du lire et écrire, de l’arithmétique, des formes, des sciences. Concernant l’éducation morale et religieuse, l’accent est toujours mis sur l’Anschauung. Pestalozzi part toujours de la vie des éducables et des contraintes qu’elle implique pour leur faire découvrir les principes universels qui surplombent toute contingence.

Pour notre sujet, la pédagogie de la connaissance et l’environnement, nous retenons que la connaissance se construit au contact des choses et grâce aux concepts. L’Anschauung est un point de départ pour mettre en branle le pouvoir conceptuel de l’apprenant. Pour amener ce dernier à penser, à s’ouvrir à l’universel, il importe qu’il soit confronté aux choses de sa condition. A la faveur d’Anschauung, l’enfant pourra avoir le sens du réel, maîtriser sa condition et acquérir l’autonomie.