L’exploitation des choses : un métier

L’éducation traditionnelle a cette préoccupation que l’enfant et l’adolescent sachent utiliser et exploiter les choses de leur environnement pour leur bien-être, celui de leur famille élargie et de leur société. Tout est mis en oeuvre dès l’enfance pour que la jeune pousse apprenne un métier : agriculture, élevage, chasse, pêche, construction, poterie, forge... On se rappellera que pour accéder au stade d’adulte et être accepté de fonder un foyer, il fallait montrer qu’on était capable de subvenir à ses besoins et à ceux de la famille qu’on va fonder. A la fin de l’éducation traditionnelle, on savait exercer au moins un métier.

L’éducation, pour Rousseau, comme pour Pestalozzi par exemple, doit viser le même but : que l’apprenant puisse au sortir de l’école exercer un métier. Emile apprend la menuiserie. Car, pour Rousseau, travailler est indispensable à l’homme, quelle que soit sa classe sociale. Pour Pestalozzi, les apprenants doivent acquérir à l’école des compétences professionnelles pour qu’ils puissent s’épanouir dans leurs conditions d’existence. Toute méthode qui prive les enfants des savoir-faire dont a besoin la société, des aptitudes pratiques requises dans leurs conditions particulières, toute méthode qui ne les rend pas capables de résoudre leurs problèmes d’existence doit être considérée comme mauvaise419.

Il importe que l’école du Kasaï porte ce souci de faire que l’individu puisse être à même d’exercer une charge dans sa société. Chaque filière ne doit-elle pas chercher autant que possible à ouvrir au moins sur une profession ?

Notes
419.

PESTALOZZI (H.), Comment Gertrude instruit ses enfants, p. 205.