Conclusion

Au cours de cette dernière partie qui a comporté trois chapitres nous avons donné quelques principes, axes et suggestions afin de procurer à l’enseignant du Kasaï des instruments lui permettant de stimuler et accompagner les apprentissages. Ce sont des instruments que nous mettons entre les mains du pédagogue qu’il pourra agencer, moduler compte tenu de ses sujets apprenants.

Dans le premier chapitre sur le retour aux choses, nous avons montré les ressemblances et les différences entre l’éducation traditionnelle du Kasaï et les réflexions et constructions des auteurs que nous avons étudiés. L’éducation traditionnelle comme les auteurs étudiés insistent sur le retour aux choses naturelles et constituées pour permettre à l’éducable de construire ses connaissances. Tandis que l’éducation traditionnelle immerge dans l’environnement et se fait dans la nature, les auteurs étudiés proposent ou mettent en place une pédagogie volontariste et constructiviste qui part de l’environnement de l’apprenant pour l’ouvrir à l’universel, le faire accéder aux concepts qui permettent d’éclairer la situation, la comprendre et agir.

Dans le deuxième chapitre, nous avons esquissé les principes qui permettent à l’apprenant de construire ses connaissances. Pour ne pas perdre de vue notre problématique, l’environnement et la pédagogie de la connaissance, nous avons relié ces principes à certains éléments de l’éducation traditionnelle qui sont comme le socle sur lequel fonder les apprentissages. Ces principes trouvent leurs racines dans l’éducation traditionnelle certes, mais ils ont été enrichis par les réflexions et les constructions des auteurs que nous avons étudiés. Il s’agit d’articuler les concepts avec l’expérience, de mettre l’accent sur les savoirs essentiels, de l’intérêt dans l’apprentissage, de l’interdisciplinarité, de former à la recherche et à l’esprit scientifique, d’articuler l’universel humain et les singularités. Toujours dans le souci de rester dans notre problématique, ces principes sont truffés d’exemples tirés de l’environnement du Kasaï pour certaines disciplines.

Enfin dans le troisième et dernier chapitre de notre travail, nous avons réfléchi sur certaines choses qui peuvent bloquer ou faciliter la construction du sens et de la connaissance, qui peuvent faciliter ou bloquer l’apprenant ou l’enseignant à donner du sens à l’acte de connaître. C’est dans cette perspective que nous avons parlé du respect et de l’affection, de la contrainte et la liberté, de la discussion et collaboration, de la prise de conscience et de l’estime de soi. Dans tous les cas de figure, on ne devra pas détacher l’enfant de son environnement, lieu de construction du sens.