1.1.1. La genèse des lois aubry portant sur les 35 heures après les lois quinquennale et de robien

1.1.1.1. Les prémices du temps de travail en occident

Au Moyen-âge, les notions de temps de travail et de temps de vie étaient confondues. A l’époque, la majorité de la population était agricole, sous la domination de l’église et de la noblesse. Le temps religieux était le temps dominant ; le temps des travailleurs était rythmé par le cycle des saisons et les fêtes religieuses. En occident, les premiers phénomènes qui semblent avoir constitué le creuset de la relation entre temps et travail remontent de cette période. L’invention de l’horloge mécanique à la fin du XIIIème siècle marque un tournant important (Gasparini, 1990 76 ). Elle traduira l’incursion d’un contrôle de plus en plus précis du temps sur la société et l’individu dans ses actions quotidiennes.

Les premiers conflits sociaux sur le temps de travail et les premières luttes basées sur la définition et la mesure du temps de travail au début du XIVème siècle sont des illustrations de l’avènement du temps de travail (Lefranc, 1957 77 ).

Les premiers conflits connus, ont porté au XIVème siècle sur l’allongement de la durée du travail dans le secteur de la draperie, où les coûts de travail étaient élevés. Il apparaît que ce temps demeure basé sur la tâche, sans rupture nette entre temps de travail et temps de vie. Ce temps d’activité ne possède que des contours flous sans structuration dans le semaine ou même l’année. Les individus ne sont pas encore insérés dans une organisation sociale du temps.

Notes
76.

GASPARINI G., « Temps et travail en occident », in Chanlat, J.-F., 1990, (dir. Publ.)., « L’individu dans l’organisation, les dimensions oubliées. », Québec, PUL, ESKA, pp. 199-213

77.

LEFRANC G., « Histoire du travail et des travailleurs », Paris, Flammarion, 1957.