1.4.2.1. Rôle des chefs d’entreprise

La réduction du temps de travail conduit le chef d'entreprise à une nouvelle lecture de la notion de performance. Les auteurs Savall et Zardet (1995 164 ) ont décrit la spirale de l'échec dans laquelle s'engage irrémédiablement toute entreprise qui s'en tient à une conception pauvre de l'amélioration de la performance. Il semble aux auteurs que bon nombre d'entreprises ne préparent plus leur avenir, obnubilées par leur survie et la quête de performance économique immédiate et de courte vue. Selon eux, ce comportement est probablement lié à des erreurs d'analyse stratégique et à une méconnaissance des sources profondes de la performance économique des entreprises.

La réunion de la performance économique et de la performance sociale contribue au développement de l'une en s'appuyant sur celui de l'autre et aucune ne se réalisant exclusivement, au détriment de l'autre.

La réduction du temps de travail ne peut se mettre en place, qu'à la condition d'une transformation globale de l'organisation, qui elle-même est un moyen de faire émerger les gisements de productivité et de compétitivité que contient l'entreprise.

Traditionnellement, on considère que la meilleure façon d'améliorer la performance, c'est de trancher dans les coûts, en particulier en diminuant les effectifs.

Hamel et Prahalad (1995 165 ), rappellent les limites évidentes de cette approche : l'entreprise perd non seulement des intelligences et des compétences mais réduit également - de plan social en plan social - l'efficacité brute de cette stratégie ; vient un moment où l'on ne peut plus réduire l'irréductible ; en outre, la société dans son ensemble perd peu à peu non seulement des consommateurs mais plus encore son dynamisme ; et l'entreprise, à son tour, en paie le prix.

Notes
164.

H. SAVALL et V. ZARDET, "Ingénierie stratégique du roseau", Economica, op.cit. p.502

165.

HAMEL et PRAHALAD, "A la conquête du futur", Hachette, 1995, 325 p.