2.2.2.2. L’ARTT au cœur de la flexibilité

La recherche de souplesse dans l’organisation du temps de travail est un des objectif des entreprises, en vue d’améliorer leur flexibilité et leur réactivité. L’ARTT peut être introduit comme élément déterminant dans le processus de plus en plus marqué de flexibilité des ressources humaines que connaissent les organisations. La notion de flexibilité est fréquemment utilisée pour qualifier le thème de réduction du temps de travail. Force est de constater qu’elle est souvent associée à la réduction du temps de travail. Nous entendons la flexibilité comme la capacité d’une entreprise à s’adapter dans un système de contraintes et un environnement incertain. La variable stratégique pour l'entreprise est dans ce cas le délai de réaction par rapport à une variation de l’environnement, la flexibilité stratégique ne s’appuyant que sur des capacités excédentaires préexistantes. La flexibilité apparaît comme un facteur structurant pour des projet d’ARTT. En contrepartie de la réduction du temps de travail est négociée la flexibilité du temps de travail. La flexibilité peut prendre des formes multiples pour une organisation et ses salariés.

La flexibilité peut être quantitative, dans ce cas elle porte sur les variations du nombre d’employés, de leurs horaires de travail et de leurs rémunérations. La flexibilité quantitative permet d’optimiser l’adaptation des horaires de travail aux contraintes organisationnelles propres aux cœurs de métiers et aux contraintes de fonctionnement de chaque secteur du groupe. La modification des horaires collectifs avec l’extension du travail le samedi et le dimanche et du travail de nuit, en contrepartie de la réduction du temps de travail, permet de rentabiliser les équipements et outillages et d’optimiser les plages d’intervention de la maintenance sur les périodes de non-utilisation des équipements. Dans une vision qualitative, cette flexibilité peut viser le développement de la polyvalence et de la mobilité des salariés à l’intérieur de l’entreprise. La flexibilité qualitative porte sur le niveau et l’étendue des qualifications des employés et sur leur degré d’autonomie dans l’organisation (Tarondeau, 1999 242 ). Un travailleur possède une étendue de compétences, qui lui permet de maîtriser un grand nombre de tâches. La flexibilité qualitative repose sur l’étendue des compétences, ou la polyvalence, et les capacités d’apprentissage des individus. Le terme compétences est employé ici dans un sens large englobant les savoirs tangibles ou tacites, les capacités ou savoir-faire, les aptitudes, et les compétences proprement dites qui se développent dans l’action.

Notes
242.

TARONDEAU J-C., « La flexibilité dans les entreprises », Que sais-je ?, PUF, 1ère Ed., 1999, 127 p., p. 105.