4.1.2.5. L’adaptation : vers une équilibration permanente de l’organisation

On trouve chez E. Von Glasersfeld (1988 479 ) deux verbes qui mettent l’accent sur la façon dont s’effectue la mise en correspondance entre l’organisation « adaptée » et l’environnement. Dans un cas, il y a adaptation parce que l’organisation est en adéquation avec un environnement qui a commandé cette mise en correspondance. E. Von Glasersfeld dit que l’organisation cherche à correspondre (« to match to ») à l’environnement. On peut parler d’une adaptation réactive ou défensive (Dubos, 1973 480 ) : le système cherche à absorber une perturbation issue de l’environnement, en faisant preuve d’élasticité (donc sans faire évoluer durablement ni ses structures, ni ses finalités) ou de flexibilité. Dans l’autre cas, il y a adaptation parce que l’organisme cherche à convenir « to fit to » à l’environnement. On parlera ici, plutôt d’une adaptation offensive 481  : le système choisit de se refinaliser plutôt que d’avoir à subir une modification de ses structures. Le système peut aussi choisir de transformer profondément ses structures et ses finalités. La conjonction de ces adaptations défensive et offensive peut être qualifiée d’adaptation plastique.

Notes
479.

Glasersfeld E. Von, « Introduction à un constructivisme radical », in WATZLAWICK P. (Ed.), L’invention de la réalité, Ed. du Seuil, 1988

480.

DUBOS R., « L’homme et l’adaptation au milieu », Edition Payot, Coll. Sciences de l’Homme, 1973. Défensive : R. Dubos (1973) cite à ce propos le verbe anglais « to react with » pour illustrer l’aspect stimuli-réponse de cette façon de s’adapter.

481.

Offensive : R. Dubos (1973) utilise le verbe anglais « to respond to » : le système construit son autonomie en utilisant les évolutions de son environnement pour atteindre des buts qu’il génère lui-même.