4.2.1. La notion d’environnement interne

L’environnement interne est défini par Savall et Zardet comme « l’ensemble des ressources actives de l’organisation, c’est-à-dire le potentiel humain, acteurs producteurs d’activité et de valeur ajoutée (salariés, propriétaires ou bénévoles) internes. La relation d’échange entre l’organisation et son environnement interne se concrétise par des entrées (les compétences des acteurs internes, leurs objectifs individuels et l’ensemble du « bagage » de leur vie hors du travail) et des sorties : notamment la contribution individuelle et collective à la finalité de l’organisation ». Dans le cadre de notre problématique de recherche sur l’ARTT, les acteurs internes apparaissent comme un moyen permettant de scruter l’environnement externe. Certains auteurs accordent une place importante à l’écoute du personnel pour réussir la stratégie (sans toutefois lui conférer un statut équivalent à celui des acteurs externes). La CEGOS 498 développe l’idée selon laquelle il faut savoir écouter l’entreprise, ses dirigeants et l’ensemble du personnel. Dans le même esprit, Crozier (1985 499 ) montre que pour mobiliser le potentiel humain, il faut communiquer avec lui. Pour Enrègle et Thiétart (1978 500 ), l’entreprise doit faire participer son personnel à la prise de décision, car celui-ci constitue les forces internes du dirigeant. Paché et Paraponaris (1993 501 ) expliquent que la « grande » entreprise ne l’est pas par la taille stricto sensu, mais par les compétences spécifiques qu’elle mobilise autour d’elle et par le potentiel qu’elle crée.

Certains auteurs comme Gervais mettent en avant le fait que la survie-développement de l’entreprise « n’est pas entièrement déterminée par son environnement externe, elle a la possibilité de choisir ses buts, de transformer ses structures pour les harmoniser avec l’évolution de l’environnement externe » (Gervais, 1988 502 ) ; « l’homme peut même, avec l’aide du groupe social auquel il appartient, desserrer les contraintes de l’environnement externe qui l’empêchent d’atteindre ses objectifs » (Boyer et Equilbey, 1990 503 ). Enfin, pour Savall et Zardet (1995 504 ), « la première source de progrès de l’entreprise se situe en son sein même et non dans son environnement externe ». Il ne s’agit pas pour les auteurs de nier l’importance de l’environnement externe, mais de considérer l’environnement interne, au même titre que l’environnement externe, porteur de menaces et d’opportunités.

Notes
498.

CEGOS : « Développement des compétences et stratégies de l’entreprise », Les Editions d’Organsiation, 1987, 175 p.

499.

CROZIER M., « L’entreprise dans 10 ans. Les nouveaux modes d’organisation », Institut de l’Entreprise, 1985, 75 p.

500.

ENREGLE Y. et THIETART R.-A., « Précis de direction et de gestion », Les Editions d’Organisation, 1978, 382 p.

501.

PACHE G. et PARAPONARIS C., « L’entreprise en réseau », Presses Universitaires de France, 1993, 127 p.

502.

GERVAIS M., « Contrôle de gestion et planification de l’entreprise », Tome 1, Economica, 3ème édition, 1988, 522 p.

503.

BOYER L. et EQUILBEY N., « Histoire du management », Editions d’Organisation, 1990, 192 p.

504.

SAVALL H. et ZARDET V., « Ingénierie stratégique du roseau », op.cit., 1995, 517 p., p. 116.