5.1.2.2. La démarche socio-économique
L’approche socio-économique propose un mode de management innovant s’appuyant sur le développement de l’ensemble du potentiel humain des entreprises et des organisations et intégrant la performance sociale et économique.
Cette analyse considère le fonctionnement de l’activité des entreprises et des organisations, comme engendrant non seulement un résultat positif, mais aussi des déperditions d’énergie, de ressources humaines et matérielles qui affectent le résultat : ce sont les coûts cachés, des coûts non ou mal identifiés par la comptabilité et les systèmes de gestion classiques (Savall, 1989 525 ).
L’hypothèse théorique fondamentale sur laquelle l’analyse socio-économique est construite est la suivante : « Le niveau de performance économique d’une organisation dépend de la qualité de l’interaction entre les structures et les comportements humains au sein de cette organisation » (Savall, 1978 526 ).
La théorie socio-économique considère l’entreprise comme un ensemble complexe comprenant cinq types de structures (physiques, technologiques, organisationnelles, démographiques et mentales) en interaction avec cinq logiques de comportements humains (individuels, de groupe d’activité, catégoriels, de groupes d’affinités et collectifs). Cette interaction permanente et complexe crée des pulsions d’activité qui constituent le fonctionnement de l’entreprise. Or, il existe des anomalies, des perturbations dans le fonctionnement et donc un écart entre le fonctionnement souhaité « orthofonctionnement » et le fonctionnement observé : ce sont les dysfonctionnements.
Le fonctionnement de l’organisation (Savall, 1978 527 ) peut donc être schématisé de la manière suivante (figure 5-1).
Source : Savall (1978)
Ainsi, si l’on veut agir sur le niveau de performance économique de l’entreprise, il est nécessaire de conduire des actions synchronisées à la fois sur les structures de l’organisation et sur les comportements humains.