5.3.1. le diagnostic socio-économique

La méthode de diagnostic socio-économique a été conçue à partir de 1973 par H. Savall et développée avec l’équipe de recherche de l’ISEOR. Elle est utilisée depuis lors dans le cadre des recherches sur le changement dans les organisations à partir de la notion de capacité de potentiel interne de changement. Cette approche développe des recherches sur les actions qui s’autofinancent avec un faible apport en ressources extérieures. L’une des hypothèses des recherches-interventions de l’ISEOR est que le gisement de plasticité des organisations se trouve en grande partie dans l’ensemble des dysfonctionnements que subissent les organisations.

La stratégie de l’intervenant-chercheur est d’identifier un sous-ensemble 531 (un gisement partiel) de dysfonctionnements déclarés par les acteurs. Son rôle sera alors de transformer la représentation d’un dysfonctionnement faiblement partagé a priori en un fonctionnement fortement validé par différentes catégories d’acteurs, les amenant à modifier a posteriori leur représentation de la réalité par un processus interactif de confrontations et d’échanges sur les images dispersées et différentes qui représentent l’état non convergent des visions des acteurs sur leurs dysfonctionnements de leur entreprise. Le diagnostic est ainsi un phase de recherche-intervention qui progressivement permet le repérage de cette zone de plasticité, en s’appuyant de façon déterminante sur l’expression des acteurs, futurs utilisateurs de la nouvelle image de l’entreprise pour agir autrement au cours du processus de changement. Cette méthode a été éprouvée dans un millier d’entreprises, différentes en taille et en nature et réparties dans 27 pays sur quatre continents. Le diagnostic de type socio-économique peut être classé dans sa première phase comme une démarche de type descriptif qui recense essentiellement les principaux dysfonctionnements de l’organisation étudiée.

Notes
531.

Dans une évaluation des coûts-performances cachés, l’intervenant chercheur évalue de fait un sous-ensemble, puisque certains éléments ne pourront pas être évalués compte tenu du temps limités, imparti à l’étude